Les élections en pleine pandémie

Le 12 mars 2020 macron s'adresse aux français officiellement pour la première fois dans un discours fleuve de 27 minutes. Il annonce la fermeture des écoles dès le 16 mars, mais également le maintient des élections municipales le 15 mars. Il dit aux personnes âgées de rester chez elles mais d'aller quand même voter.

Le déroulement des élections en France en plein milieu de la crise de pandémie du Coronavirus est-il un calcul de la part des gouvernants pour assoir leur pouvoir ? Une forme de complot ? Que va-t-il se passer ensuite ? L'histoire nous donnera tort ou raison.

Le 15 mars 2020, les français qui étaient le soir devant leur télévision pour regarder la soirée élection attendaient qu'on commente les résultats. Au lieu de cela ils ont fait une émission spéciale coronavirus en invitant des médecins. Il y a quand même près de 50% des électeurs qui se sont déplacés pour aller voter contre LREM (sauf au Havre et à Tourcoing où les candidats pro-macron ont été élus) et d'autre qui ne se sont pas déplacés par crainte de la contamination mais qui auraient aimé tout de même être informés des résultats.

Ne pas avoir maintenu les élections aurait sans doute été considéré comme un coup d'état par certains. Mais maintenant que le premier tour a été lancé c'est très compliqué de tout arrêter en plein milieu car la loi stipule qu'il doit y avoir une semaine entre le premier et deuxième tour. On ne peut pas simplement repousser le second tour à une date ultérieure. Il faudrait annuler les résultats du premier tour. Ça serait du TRES GRAND N'IMPORTE QUOI ! La décision a été prise de maintenir les élections, il faut assumer et aller jusqu'au bout maintenant.

Et ce n'est pas aux scientifiques ou aux médecins de décider pour la France car ils n'ont pas été élus. Ils ne peuvent que prodiguer des conseils. C'est au gouvernement de prendre les décisions et ces décisions doivent être cohérentes. Le gouvernement peut parfaitement aller contre l'avis des rebouteux et décider par lui-même. Il n'a pas non plus à attendre un avis de l'Europe pour prendre ses propres décisions. On l'a bien vu avec la plupart des pays de l'U.E. qui ont maintenant fermé leurs frontières nationales (mais toujours pas en France qui reste un emmental).

Pour prendre la décision d'annuler les élections il serait nécessaire de passer par une loi ou au moins par l'article 16 qui donne les pleins pouvoirs à macron, un peu comme cela avait été fait par la Loi du 24 mars 1933 qui donna les pleins pouvoirs à Hitler.

Si annulation des élections on saura donc à quoi s'en tenir une bonne fois pour toutes.

Les effets de l'allocution du président

Lorsque le président emmanuel macron est allé à la télévision pour la première fois rassurer les Français, son message typiquement prolixe a fertilisé la nervosité générale.

Dès le lendemain, les Français se sont rué dans les supermarchés pour acheter du papier hygiénique, communément appelé « PQ » (papier cul) en France. La France elle-même a été testée positive pour la panique. Les supermarchés à travers le pays ont été assiégés, les étagères dépouillées de rouleaux de papier toilettes, de pâtes, de riz, de farine et bien d'autres choses. Le gouvernement a déjà réquisitionné toutes les fournitures de masques médicaux et imposé des contrôles des prix sur les désinfectants pour les mains – avec des résultats prévisibles. Le désinfectant s'est vite retrouvé plus rare que le PQ et même les hôpitaux n'ont pas assez de masques faciaux.

Macron est revenu sur les écrans du pays le lundi soir 16 mars pour déclarer que la France était « en guerre » contre un ennemi invisible. La stratégie qu'il avait annoncée quelques jours plus tôt a été abandonnée. Les restaurants et les bars doivent fermer et un lock-out de 15 jours a été imposé, avec 135 € d'amende pour violation et 100 000 policiers pour faire respecter les règles – plus l'armée aussi, si nécessaire.

« La seule façon de mettre les gens ensemble, c'est encore de leur envoyer la peste  », écrivait Albert Camus dans La Peste. Macron a sûrement lu Camus, mais il n'est pas clair que les Français soient soudés dans la lutte. Comme il le sait, c'est un pays indiscipliné : imposer l'ordre est difficile dans le meilleur des cas.

La confiance en soi des Français est ébranlée jusqu'aux os. Le discours de macron qui se vante que les virologues français sont les meilleurs au monde semble douteux alors que le gouvernement lutte pour contenir l'épidémie, ou même approvisionner les hôpitaux. Les appels du président à la solidarité européenne reflètent un vœu pieux. Il existe un idiome français, « sauve qui peut », qui se traduit par « chacun pour soi ». Cela semble avoir été la devise de chaque État-nation de l'UE : les intérêts nationaux l'emportent sur tout. Les Allemands et les Espagnols ont manifesté leur solidarité en introduisant des contrôles aux frontières à la frontière française ; À un moment donné, l'Allemagne a refusé d'exporter des masques faciaux, même en Autriche. Dès le 12 mars la république Tchèque ferme ses frontières, suivie le lendemain par la Slovaquie, puis le Danemark le 14 et le Portugal le 15 mars. Le 16 c'est au tour de l'Allemagne, l'Espagne, la Norvège, la Lettonie et la Lituanie. La Hongrie et l'Estonie le feront le 17 et la Russie, la Bulgarie, la Slovénie le 18.

Le discours de macron du 16 mars 2020 aurait peut-être été plus convaincant s'il n'avait pas proclamé exactement le contraire moins d'une semaine plus tôt. Sa décision du maintient des élections municipales du week-end précédent, malgré l'appel à la « distanciation sociale », semble extraordinaire et inutile étant donné son virage à 180 degré dans les 24 heures, reportant le deuxième tour de scrutin jusqu'en juin. Les résultats de ces élections ont mis à nu sa situation générale. Au milieu d'une abstention record, son candidat à la mairie de Paris (ironiquement, son ancien ministre de la Santé) a été écrasé à la troisième place, derrière le maire socialiste et les conservateurs. Son Premier ministre, Édouard Philippe, qui veut cumuler avec le mandat de maire du Havre, a été contraint à un second tour avec un communiste. Le Rassemblement National de Marine Le Pen a balayé le sud dans un tsunami bleu marine.

Le confinement français

Les règles du verrouillage français semblent sévères mais elles ne sont pas forcément pratiques. Les directives sur le site Web du ministère de l'Intérieur sont vagues. La scène est une confusion évidente. Les aéroports doivent rester ouverts, mais il semble interdit de s'y rendre. Tout le monde en France doit être confiné à son domicile pendant 15 jours, à l'exception des déplacements « essentiels ». L'essentiel est largement indéfini. On doute que l'isolement se révèle efficace ou durable, surtout s'il se prolonge.

Même les dîners sont interdits. Il est désormais illégal de rendre visite à des parents ou à des amis. Les gendarmes doivent prononcer des amendes sur place. D'autres détails restent obscurs. La population reste calme. La police est déjà devant les supermarchés et des files d'attente se forment dans les stations-service.

Cela aurait testé le gouvernement le plus efficace et le plus populaire. Mais la popularité de macron était assez faible avant que cela ne commence : son administration, qui avait l'air arrogante, semble maintenant maladroite et même un peu pitoyable. Il y a quelques semaines à peine, sa porte-parole a qualifié la pandémie d'exagérée. Le gouvernement a ensuite pris plus de précautions, bien que toujours de manière incohérente. Macron a emmené sa femme Brigitte au théâtre, dans le but de démontrer que tout était normal. Ils ont ensuite inauguré Le Café Joyeux des Champs-Elysées, un bar qui devait ouvrir le 10 mars. Il sera fermé le 14 à minuit quand quelques jours plus tard, le gouvernement a fermé les théâtres, les bars, les restaurants, les cinémas et tous les magasins autres que ceux qui vendent de la nourriture, des produits pharmaceutiques, du tabac et des billets de loterie.

La stratégie anglaise

L'Angleterre, tout comme la Suède, ne cherche pas à prendre des mesures pour limiter la progression du virus. Ils comptent sur l'effet « feu de paille » et à la fin du mois l'épidémie sera terminée chez eux alors qu'en France on se demande si le Tour de France aura lieu et au mois d'août on n'osera pas s'étendre sur la plage de peur de se faire contaminer. La psychose va s'installer pendant des mois et va profondément bouleverser notre vie et notre économie. Combien d'entreprises vont être détruites ? Combien de vies anéanties mais pas à cause du virus mais des mesures prises ?

Les anglais sont-ils plus mal conseillés ? Leurs scientifiques et leurs médecins sont-ils moins bons que les nôtres ? Une chose est certaine : c'est qu'il n'y aura pas plus ni moins de morts en Angleterre que chez nous car nous ne possédons pas de remède pour soigner cette maladie. Les médecins français nous conseillent de prendre de l'Efferalgan. Dans les hôpitaux ils n'ont pas de meilleurs médicaments sinon ces médicaments seraient à disposition dans les pharmacies. Si notre métabolisme n'est pas suffisamment résistant pour combattre le virus l'issue sera indéniablement la même. Alors que ça se passe rapidement en quelques semaines et après on en parle plus ou bien faire trainer les choses en longueur et maintenir les gens dans la psychose de la contamination pendant 6 mois, quelle est la réponse la plus appropriée ? Et ne me dites pas que ça désengorge les hôpitaux et que ça laisse plus de chances car les hôpitaux n'ont aucun traitement efficace. En ralentissant la progression du virus on ne fait que maintenir les gens dans la peur car quelqu'un qui ne l'a pas encore eu sera toujours anxieux de l'attraper et au final tout le monde y sera confronté tôt ou tard. C'est ce que semblent dire les scientifiques.

L'approche selon « l'immunité collective » de Boris Johnson est-elle si débile que ça ? Réfléchissez-y. Vous comptez vivre confinés pendant 6 mois ou plus, sachant que ceux qui doivent mourir mourront quoi que l'on fasse ?

Non. La vérité c'est qu'ils vont certainement en arriver à annuler les élections car les élections ne se sont pas passées comme ils le voulaient. Macron demande les pleins pouvoirs par l'Article 16 au titre de l'urgence sanitaire. C'est l'équivalent de la Loi du 24 mars 1933 qui donna les pleins pouvoirs à Hitler. Et la suite on la connait déjà. Il suffit de prendre un livre d'histoire.

Du désordre social vers l'effondrement sociétal

Alors que les gilets jaunes organisaient des manifestations décisives le week-end précédent, les syndicats de policiers se plaignaient du fait que les policiers n'étaient pas équipés de masques faciaux ou de désinfectant pour les mains. Les chauffeurs de taxi de Paris, curieusement, semblent mieux équipés avec les deux. Un ami qui se rend chaque semaine dans un hôpital local pour une chimiothérapie m'a dit que ni les patients ni le personnel n'avaient reçu de masques ni aucune autre protection. Certains hôpitaux ont commandé 120 rouleaux de sacs poubelle pour en faire des sur-blouses. Les hôpitaux d'Alsace, haut lieu de la crise, sont à court de fournitures. L'armée est mobilisée pour créer des hôpitaux de campagne.

Le risque évident est désormais celui du désordre social, en particulier dans les quartiers sensibles des villes, où l'emprise du gouvernement est au mieux ténue. Dans les petites communes semi-rurales, cela semble peu dangereux. Mais il y a eu un changement radical dans le comportement social. Les poignées de main et les baisers, élément par excellence de la vie française, ont cessé. Le bar du village, anciennement le centre des potins, a baissé ses volets. La cohésion sociale qui a rendu la vie dans les village français si agréable, dans laquelle les gens disent bonjour et le pensent sincèrement, est en train de s'éroder. On se demande si elle s'en remettra jamais.

Au moment où cet article est écrit, les cas signalés de coronavirus montent en flèche en France, avec plus de 5 000 infections connues et plus de 100 décès. En vérité, le nombre d’infections est certainement beaucoup plus élevé, mais les virologues de renommée mondiale de macron n’ont pas plus d’idée que quiconque. Il a été rapporté à un moment donné que trois personnes mouraient à l'heure. Les services de santé publique français, longtemps complaisamment considérés comme de classe mondiale, semblent terriblement mal préparés à cela. Le personnel médical est démoralisé. Une amie infirmière dit qu'elle et ses collègues sont forcés de travailler sans équipement de protection approprié, et même lorsqu'ils sont eux-mêmes malades. Face à un ennemi invisible, les gens ont peur.

Peut-être que macron peut relancer sa présidence en tant que guerrier contre la maladie : les électeurs peuvent pardonner dans de telles circonstances et il est susceptible d'obtenir une sorte de rebond dans les sondages. Mais les fondamentaux ne sont pas encourageants.

L'économie s'effondre visiblement – ici comme ailleurs. Le chômage va probablement monter en flèche. Renault et PSA Citroën ont fermé leurs usines. Airbus est menacé, Air France à genoux. Il n'y a désormais aucune perspective de relance économique sur laquelle macron a fondé sa présidence.

Dans de nombreux endroits, le gouvernement est déjà au point mort. Le week-end dernier à l'aéroport de Montpellier, il n'y avait aucun contrôle sanitaire à l'arrivée. En revanche, chaque passager à l'aéroport de Taipei, à Taïwan, est soumis à un examen de santé, y compris un examen de la température et du bout des doigts. Les Français n'ont réussi qu'à mettre des affiches.

Seul un imbécile pourrait prédire comment cette maladie se déroulera, si la stratégie du gouvernement est solide ou même s'il a la capacité d'exécuter la stratégie qu'il a. La promesse de macron selon laquelle « aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne risque de faire faillite » sera difficile à honorer : l'économie française est manifestement en chute libre.

Comme tout le monde, macron fait des suppositions – et fait tout ce qu'il peut pour éviter de se retrouver avec des scènes d'horreur à l'italienne dans les hôpitaux français. Et comme tout le monde, il ne peut qu'espérer que l'effondrement sociétal ne se produise pas.

D'après un article de Jonathan Miller, auteur de « La France une nation au bord d'une rupture nerveuse  » (Gibson Square), publié dans le Spectator le 21 mars 2020, compléments apportés librement par dramatic.fr.

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Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le . Il est un peu ancien mais toujours d'actualité.