Que représente le mal dans une société traditionnelle ?

Forêt au Moyen-Âge
Qu'est-ce qui préoccupe les paysans qui travaillent leurs champs ou qui mènent leur bétail en transhumance dans les alpes ?

Principalement des maladies que l'on prétend non naturelles ou inattendues, qui touchent les bêtes ou la famille, en particulier les enfants. Autrefois comme aujourd'hui, ces phénomènes inquiètent les gens qui leur cherchent une explication.

L’Europe du XI° siècle est un vaste néant de forêts immenses et de marécages sans fin. Les villages très éparpillés sont minuscules. Le fer est plus rare que l'or. Il n'existe pratiquement aucune maison en pierre. Le bois est le matériau brut le plus important mais il est dangereux de s'en procurer. Dans la forêt rodent des bêtes sauvages et des individus féroces. La forêt est un lieu de magie où se cache tout ce que les hommes ne comprennent pas.

 

La sorcière est un symbole

D'une façon générale, chaque société invente quelque chose qui symbolise l'autre, le mal. Et dans la plupart d'entre-elles cette fonction est remplie par la sorcière.

La croyance en la magie noire est aussi vieille que le monde. Et pourtant, pendant longtemps on ne parla pas de sorcière. Les gens avaient surtout peur des magiciennes et des esprits qui, la nuit, volaient dans les airs.

Consultez notre article sur : Sorcière, un métier de femmes

Pour l'Église d'alors, ces croyances étaient des illusions diaboliques. Les prêtres luttaient contre ces superstitions païennes à coup de sermons et de pénitences. Ils punissaient aussi les persécutions brutales dont les prétendues magiciennes étaient l'objet comme dans le village de Vötting (Freising) au nord de Munich. Il arrivait même que la population ait peur de ces femmes au point de les tuer et de manger leur chair. Ainsi, un capitulaire de Charlemagne destiné aux saxons vaincus aborde ce sujet. Dans un tel cas le souverain demande l'exécution des assassins.

Le Canon Episcopi

Canon Episcopi
L'Église au Moyen-Âge part du principe qu'il y a des individus qui croient aux sorcières mais que ces gens sont stupides et crédules. Par conséquent il faut les éduquer pour qu'ils n'aillent pas s'imaginer que cette illusion diabolique est réelle. C'est la position de l’Église du Moyen-âge et elle est exprimée dans le célèbre Canon Episcopi.

Recueil de textes juridiques ecclésiastiques, le Canon Episcopi mentionne le témoignage de femmes qui prétendent passer leurs nuits avec Diane, la déesse païenne. Avec d'innombrables autres femmes, elles chevaucheraient des animaux et traverseraient des pays entiers. Pour l'Église, ces élucubrations ne représentent pas un danger réel. A ses yeux les véritables attaques contre les fondements de la société viennent de sectes hérétiques très répandues : les Cathares et les Vaudois.
 

La lutte contre les hérétiques

Instruments de torture
C'est pourquoi au XIII° siècle le Pape introduit une nouvelle législation pour les combattre. Cette législation remplace le Jugement de Dieu, considéré comme arbitraire, par un système de dénonciation, d'audition de témoins et de torture. A l'époque en effet, la torture est une méthode légitime et même moderne pour découvrir la vérité. On dit que les hérétiques se réunissent pour se livrer à des orgies et sacrifier des bébés à Satan. Quelques années plus tard on accuse les sorcières des mêmes crimes. L'extermination des hérétiques est confiée à une nouvelle juridiction : L'Inquisition.



 
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