Les Nations Candomblé

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Les esclaves brésiliens sont venus d'un certain nombre de régions géographiques africaines et proviennent de différents groupes ethniques comme par exemple les Igbo, les Yoruba, les Fon, les Ewé, les Kongo et les Bantous. Les vendeurs d'esclaves les classaient par rapport à leur lieu d'embarquement, donc les origines ethniques peuvent ne pas avoir été exactes car les captifs étaient souvent transportés par voie terrestre en dehors des zones indigènes où ils avaient été capturés, avant d'être chargés à bord des navires négriers.


Arrivés au Brésil les esclaves ont tenté de faire perdurer leurs croyances et leurs pratiques religieuses et des religions se sont développées de façon semi-indépendantes dans différentes régions du Brésil, entre les différents groupes ethniques africains. Elles ont évolué dans plusieurs « branches » que l'on appelle nations (Nações).

Les nations se distinguent principalement par leur jeu de divinités adorées, ainsi que la musique et la langue utilisée dans les rituels (la langue gbe des fons et des Ewe pour le Candomblé Jéjé). On peut noter également une différence dans les couleurs utilisées par les Orishas. C'est à travers les « nations », c’est à dire des regroupements d’individus par communauté de langue africaine, que les esclaves ont préservés la vénération de leurs divinités en la dissimulant derrière celle des saints catholiques.

La division en nations a également été influencée par les confréries religieuses et bienfaisantes (Irmandades) organisées par l'Eglise catholique elle-même parmi les esclaves brésiliens dans les XVIIIe et XIXe siècles. Ces fraternités étaient organisées selon des lignes ethniques pour permettre aux prêtres de prêcher dans la langue maternelle des esclaves. Elles fournissent une couverture légitime pour les réunions d'esclaves. Finalement, elles ont peut-être aidé au développement de Candomblé.

Il n’existe pas de candomblé vodun ni de candomblé Fon, mais un candomblé jêjé qui ne correspond à aucun nom d’ethnie africaine. Le terme Jêjé, utilisé seulement au Brésil, vient du yoruba « adjéjé » signifiant étranger. Ce terme était utilisé pour désigner les peuplades conquises.

Dans le candomblé jéjé sont réunies les ethnies Fon et Ewe du Bénin et du Togo, les Ashanti et les Agni du Ghana, mais aussi de façon plus précises certain nom correspondent à des villes faisant partie de l’une de ces ethnies (Mahi et Savalu du Bénin ou Mina du Ghana, aujourd’hui Elmina, le port d’où étaient embarqués la majorité des esclaves du golfe de Guinée).

Des sous-nations existent et indiquent souvent l'utilisation d'une langue différente de celle de la nation principale, utilisée par un groupe ethnique différent de celui des Fons et des Ewe, par exemple les Fanti-Ashanti, les Mina etc…

L'un des premiers temples unissant les rites nagos et jêjé fut actif rapidement à la Barroquinha, un quartier du centre de Salvador de Bahia.


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