Le Candomblé Jejé

Vaudou
Le Candomblé est littéralement la danse en l'honneur des dieux. Mais tous n'ont pas le même dieu. Le Candomblé s'est développé lors de la créolisation des croyances traditionnelles Yoruba, Fon et bantoues apportées d'Afrique de l'Ouest par les esclaves captifs dans l'Empire portugais. Le Candomblé Jejé est également connu sous le nom de Vaudou brésilien. Il est l'une des principales branches de Candomblé, appelées nations. Il s'est développé dans l'empire portugais parmi les esclaves Fon et Ewe. Jejé est un mot yoruba qui signifie étranger, ce que les esclaves Fon et Ewe représentaient pour les esclaves Yoruba.

Le Candomblé a absorbé des éléments du catholicisme romain et comprend des traditions américaines indigènes. Mais contrairement à l'Umbanda il ne comprend pas de référence au spiritisme.

Le Candomblé étant une tradition orale, il ne possède pas de textes sacrés.

Le mot candomblé est soupçonné d'être dérivé d'une langue Bantu, principalement celle du Royaume du Kongo. Bien que le Candomblé Jejé ait des racines très éloigné du Congo, on l'appelle malgré tout Candomblé qui est un nom générique.

Pour de nombreux adeptes, le Candomblé est non seulement une question de croyances religieuses, mais aussi une manière de récupérer l'identité culturelle et historique des africains ethniques, bien que leurs identités tribales distinctes aient été obscurcies par le mélange des peuples dans les communautés pendant et après l'époque de l'esclavage.

Les Nations Candomblé

Les esclaves brésiliens sont venus d'un certain nombre de régions géographiques africaines et proviennent de différents groupes ethniques comme par exemple les Igbo, les Yoruba, les Fon, les Ewé, les Kongo et les Bantous. Les vendeurs d'esclaves les classaient par rapport à leur lieu d'embarquement, donc les origines ethniques peuvent ne pas avoir été exactes car les captifs étaient souvent transportés par voie terrestre en dehors des zones indigènes où ils avaient été capturés, avant d'être chargés à bord des navires négriers.

Arrivés au Brésil les esclaves ont tenté de faire perdurer leurs croyances et leurs pratiques religieuses et des religions se sont développées de façon semi-indépendantes dans différentes régions du Brésil, entre les différents groupes ethniques africains. Elles ont évolué dans plusieurs « branches » que l'on appelle nations (Nações).

Les nations se distinguent principalement par leur jeu de divinités adorées, ainsi que la musique et la langue utilisée dans les rituels (la langue gbe des fons et des Ewe pour le Candomblé Jéjé). On peut noter également une différence dans les couleurs utilisées par les Orishas. C'est à travers les « nations », c’est à dire des regroupements d’individus par communauté de langue africaine, que les esclaves ont préservés la vénération de leurs divinités en la dissimulant derrière celle des saints catholiques.

La division en nations a également été influencée par les confréries religieuses et bienfaisantes (Irmandades) organisées par l'Eglise catholique elle-même parmi les esclaves brésiliens dans les XVIIIe et XIXe siècles. Ces fraternités étaient organisées selon des lignes ethniques pour permettre aux prêtres de prêcher dans la langue maternelle des esclaves. Elles fournissent une couverture légitime pour les réunions d'esclaves. Finalement, elles ont peut-être aidé au développement de Candomblé.

Il n’existe pas de candomblé vodun ni de candomblé Fon, mais un candomblé jêjé qui ne correspond à aucun nom d’ethnie africaine. Le terme Jêjé, utilisé seulement au Brésil, vient du yoruba « adjéjé » signifiant étranger. Ce terme était utilisé pour désigner les peuplades conquises.

Dans le candomblé jéjé sont réunies les ethnies Fon et Ewe du Bénin et du Togo, les Ashanti et les Agni du Ghana, mais aussi de façon plus précises certain nom correspondent à des villes faisant partie de l’une de ces ethnies (Mahi et Savalu du Bénin ou Mina du Ghana, aujourd’hui Elmina, le port d’où étaient embarqués la majorité des esclaves du golfe de Guinée).

Des sous-nations existent et indiquent souvent l'utilisation d'une langue différente de celle de la nation principale, utilisée par un groupe ethnique différent de celui des Fons et des Ewe, par exemple les Fanti-Ashanti, les Mina etc…

L'un des premiers temples unissant les rites nagos et jêjé fut actif rapidement à la Barroquinha, un quartier du centre de Salvador de Bahia.

Les Voduns

Les esprits de la tradition Jejé s'appellent des Voduns. Selon la tradition, ils ont été introduits dans le royaume du Dahomey (Bénin actuel) à partir de terres voisines par son fondateur, le roi Adja-Tado, sur les conseils d'un bokono (voyant). Leur culte a été réorganisé et uniformisé par le roi Agajah au XVIIIème siècle.

D’une manière générale le culte des voduns au Brésil s’amalgame plus pu moins avec celui des Orisha.

Les voduns Jejé sont parfois vénérés dans des maisons d'autres nations sous des noms différents. On dit qu'ils sont acculturés. Par exemple, le Vodun Dan ou Bessen s'appelle Oxumarê dans le Candomblé Ketu. Inversement, les Orixás du Ketu peuvent être vénérés en tant qu'« invités » dans les maisons de Jejé, mais conservent le nom qu'ils portent dans leur nation d'origine. C’est d'ailleurs une des caractéristiques du culte vodun que d’emprunter, ou même d’acheter des divinités dont on a besoin pour des protections particulières.

Le culte des voduns se manifeste au Brésil dans le culte de la Casa-das-Minas qui s’est établi dans le Maranhão.

Les voduns sont organisés en familles. Voici la liste des principales familles de voduns :
Dan
Yewá
FA
Togun
Tohossou
Nohê Aikunguman
Tobossi
Sakpata
Voduns de richesse
Hévioso
Aveji-Dá
Nanã
Marine Naés
Naés d'eau douce
Eku et Awun
Mawu-Lisa
Hohos

Le dieu suprême dans le Candomblé Vodun s'appelle Nana Buluku. Il correspond à Olodumare du Candomblé Ketu.

Les ancêtres sont appelés Egum au Brésil et ils correspondent aux Egungun d'Afrique. Au cours d'importantes cérémonies, les prêtres et les prêtresses se déguisent comme Baba Egum et des danses spécialement chorégraphiées seront effectuées afin de devenir possédé par chaque esprit d'ancêtre.

Des pratiques restées pures

Le Candomblé Jéjé ne doit pas être confondu avec les autres nations de Candomblé ni avec les autres cultes pratiqués au Brésil. Si parfois le Candomblé est appelé Macumba, notamment dans la région de Rio, il ne s'agit pas de la véritable Macumba qui est un genre de magie noire. On ne doit pas non plus confondre le Candomblé Jéjé avec le Candomblé Cabocle, ce dernier incorporant une dose de chamanisme. Le Candomblé Cabocle (appelé également Catimbo) est en fait un Candomblé Bantou (ou Candomblé Angola) faisant un syncrétisme avec la pagélance. Quant à l'Umbanda et la Quimbanda ce sont des cultes issus d’un syncrétisme entre le Candomblé Cabocle et le spiritisme de Kardec, la Quimbanda regroupant toutes les pratiques les plus sombres bannies de l'Umbanda, y-compris celles venant de la Macumba.

Voici un tableau récapitulatif des différents cultes du Brésil :
Cultes au Brésil

Partager sur facebook
Cliquez pour partager sur facebook
Retour à la catégorie : Magie noire (page 7)



Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le . Il est un peu ancien mais toujours d'actualité.