L'Égypte des origines

L'Egypte des origines
L'Egypte des origines

L'Égypte, don du Nil 

la célèbre formule d'Hérodote est encore vraie aujourd'hui. Le pays n'est qu'une oasis encadrée de deux déserts, un mince ruban vert qui se termine par un delta. En tout, une surface cultivable grande comme la Belgique, étirée sur mille kilomètres. Les Anciens ignoraient les sources du fleuve (montagnes d'Abyssinie, grands lacs africains) et les mécanismes du climat tropical : aussi étaient-ils émerveillés par la crue qui, de juin à octobre, dans l'implacable sécheresse, faisait déborder les eaux et répandre le limon fertile.

Pour eux, seuls les dieux pouvaient provoquer un tel miracle ; les lagunes et les marécages constituaient en outre une réserve de poisson et de gibier. C'est pourquoi, dès l'époque préhistorique, nomades et chasseurs s'installèrent dans la vallée : « pierre taillée », « pierre polie », Néolithique, Age du cuivre se succèdent, laissant outils et nécropoles.

Diverses races se mêlèrent, que l'isolement du pays fondit en un type bien marqué : corps trapu, lèvres épaisses, nez droit, cheveux noirs. Populations africaines, races blanches méditerranéennes, dites « hamitiques », voisines des Berbères, migrateurs sémites, telles furent les composantes principales du peuple égyptien.

La vallée du Nil s'unifie

Temples au bord du Nil
Il fallait maîtriser l'inondation, drainer, creuser des canaux, protéger les villages par des digues. Aussi les tribus devenues sédentaires se groupèrent-elles très tôt en unités plus vastes dont les fétiches, bêtes, arbres, idoles variées, se retrouvèrent dans les emblèmes des nomes pharaoniques. Puis ces provinces se groupèrent en deux royaumes correspondant aux divisions géographiques : vallée et delta, royaume du Sud ou Haute-Égypte, sous le signe du dieu Seth, royaume du Nord ou Basse-Égypte, adorant le dieu faucon Horus.

Vers la fin du IVe millénaire, le souverain du Sud dit « roi-scorpion » annexa le Nord, et son successeur probable, Narmer, dont la tombe se trouve à Hiérakonpolis, acheva l'œuvre d'unification, se parant de la couronne rouge du delta associée à la mitre blanche du Sud.

Narmer est peut-être Menès, le premier pharaon légendaire. Aux alentours de l'an 3000 avant J.-C. commence ainsi l'époque thinite (du nom de Thinis, lieu de naissance supposé de Narmer), et, dès lors, grâce aux inscriptions hiéroglyphiques, l'histoire égyptienne se précise.
 

Le déchiffrage des hiéroglyphes par Champollion

Hiéroglyphes
Jusqu'au XVIIIe siècle, les connaissances de l'Égypte étaient essentiellement tirées des textes bibliques ou grecs, et surtout de la chronologie de Manéthon. Ce prêtre égyptien du IIIe siècle avant J.-C. avait composé, à la demande de son souverain, une histoire du pays divisée en dynasties.

Pour compléter ces informations très incomplètes, il a fallu attendre la campagne d'Égypte de Bonaparte, en 1799. Cette expédition révéla le vrai visage de la civilisation pharaonique. Les monuments ensablés furent partiellement dégagés, le baron Denon leva des croquis et l'on découvrit, avec des centaines d'œuvres d'art, la fameuse « Pierre de Rosette ». Trouvée dans la région d'Alexandrie, cette stèle est gravée d'une triple inscription : hiéroglyphique, démotique et grecque. En procédant par comparaison, le Français Champollion allait déchiffrer les hiéroglyphes en dix ans de travail acharné (1822-1832), et des milliers d'inscriptions livrèrent peu à peu leurs secrets.
 

Les souverains thinites

Vers 3000 avant J.-C., Narmer, ou Menès, fut le maître des « Deux-Pays », établi dans sa capitale de Thinis. Il est le premier représentant des souverains d'Égypte à instaurer l'extraordinaire organisation centralisée qui dura plus de deux millénaires. Non sans mal. Les villes du delta, les nobles du Sud restent rebelles et il faut réprimer de fréquentes révoltes.

La IIe dynastie installe sa capitale à Memphis, près d'Héliopolis, la ville sainte adoratrice du soleil. Désormais, dans le palais royal, le roi est couronné, se lève deux fois (comme roi du Nord et du Sud), est reconnu comme appartenant à l'espèce divine, se confondant avec Horus.

Quinze règnes successifs établissent la toute-puissance monarchique, étendent les travaux d'irrigation, enserrent les provinces d'un réseau de fonctionnaires soumis à l'administration centrale. Le roi Khasekhemoui (ce nom signifie « les deux puissants », Horus et Seth) doit réprimer vers 2800 avant J.-C. une terrible rébellion des féodaux et des villes. Les gouverneurs remplacent les potentats locaux, le gouvernement se diversifie avec un chancelier et un vizir et des services spécialisés. La population est recensée, les impôts établis, la haute administration est honorée, face à la noblesse héréditaire.

Le commerce se développe avec la Phénicie et la Mésopotamie, les tribus du Sinaï sont soumises. Bien que les textes soient rares, on peut affirmer que la civilisation pharaonique est modelée dès l'époque thinite. L'évolution de l'écriture s'achève. A côté des « idéogrammes », dessins qui représentent directement l'objet dont il est question, apparaissent des signes syllabiques correspondant à des sons, aboutissant à des sortes de rébus que Champollion sut résoudre. Les archives étaient transcrites par des scribes sur du cuir ou des feuilles de papyrus collées bout à bout et roulées, malheureusement perdues.

Le plus ancien monument de l'histoire de l'Égypte est la tombe du roi Aha (début du IIIe millénaire), comprenant cinq chambres creusées dans le roc. A Sakkarah, à Héliopolis, les fouilles ont révélé des milliers de tombes de la Ière dynastie. La sculpture de la « pierre taillée » est déjà très avancée.


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