La corvée des dieux

Les travailleurs Igigu se seraient plaints que le travail était trop exigeant et ils ne voulaient plus le faire. Voici ce qui est raconté dans les tablettes sumériennes :

La corvée des dieux
Lorsque les dieux tenaient le rôle de l'homme,
Ils étaient de corvée et travaillaient:
Énorme était leur besogne,
Leur corvées, lourdes, infini leur labeur.
Car les grands Anunnakus, aux Igigus,
Imposaient une corvée septuple !
Leur père à tous, Anu était leur Roi;
Enlil-le-preux, leur souverain;
Ninurta, leur préfet,
Et Ennugi, leur contremaître.

Ils ont pris la boîte des sorts et créé les sorts.
Les dieux ont décidé de la division des tâches.
Anu était monté au ciel;
Enlil avait pris la terre pour domaine,
Et le verrou qui barricade la mer
Avait été remis à Enki-le-prévoyant.
Anu était monté au ciel,
Et les dieux de l'Apsu tout en bas.

C'est alors que les Anunnakis célestes
Imposérent aux Igigus leur corvée.
Ces dieux ont dû creuser des canaux,
Ils ont dû dégager les canaux, les digues de la terre.
Ces dieux ont creusé le cours du Tigre,
Et, après, celui de l'Euphrate.
Dans les profondeurs, ils ont installé l'Apsu,
dans la terre, à l'intérieur d'elle.

Ils ont soulevé le sommet de toutes les montagnes.
Ilss comptaient la durée de leur charges :
Pendant cent ans, ils besognèrent-
Pendant cinq cents ans, ils besognèrent-
Pendant neuf cents ans, ils besognèrent-
Pendant mille ans, ils besognèrent !

Quand ils eurent entassé toutes les montagnes,
Ils firent le décompte de leurs années de besogne.
Quand ils eurent organisé le grand marécage méridional
Ils firent le décompte de leurs années de besogne:
Deux mille cinq cents ans et davantage,
Qu'ils avaient, jour et nuit,
Supporté cette lourde corvée !

Ils se mirent alors à déblatérer et récriminer,
Se complaignant de leur fouissage :
« Allons trouver le préfet, notre chef,
Afin qu'il nous décharge de notre lourde corvée!
Le preux souverain des dieux,
Venez, allons le tirer de chez lui,
Enlil-le preux, le souverain des dieux,
Venez, allons le tirer de chez lui ! »

Il s'ensuivit la bataille des dieux !

Une autre version confirme le dur travail des dieux mineurs

D'autres séries de tablettes racontent l'histoire d'une manière différente mais les grandes lignes sont très similaires. En voici une traduction :

En ces jours, en ces jours où le ciel et la terre ont été créés ; dans ces nuits, les nuits où le ciel et la terre ont été créés ; en ces années, ces années où les destins ont été déterminés ; quand les dieux Anunnaki sont nés ; quand les déesses ont été prises dans le mariage ; quand les déesses ont été distribuées au ciel et sur la terre ; quand les déesses sont devenues enceintes et ont donné naissance ; quand les dieux ont été obligés (..?..) leur nourriture (..?..) pour leurs repas ; les dieux aînés ont surveillé le travail, alors que les dieux mineurs faisaient le dur travail. Les dieux creusaient les canaux et les empilaient la vase dans Harali. Les dieux, draguant l'argile, ont commencé à se plaindre au sujet de cette vie.

A ce moment-là, le dieu de grande sagesse, le créateur de tous les dieux aînés, Enki étendu sur son lit, ne se réveillait pas de son sommeil, dans l'Engur profond, dans l'eau débordante, l'endroit dont aucun autre dieu ne connait l'intérieur. Les dieux lui ont dit en pleurant :

Il est la cause de la lamentation !  

Ninmah Namma (Nammu) la mère primitive qui a donné naissance aux dieux aînés, a pris les larmes du dieu, à celui qui étendait en sommeil, à celui qui ne s'est pas réveillé dans son lit, à son fils :

Vous trouvez-vous vraiment endormi, et ne vous réveillez-vous pas ? Les dieux igigus, vos créatures, ont cassé leurs outils. Mon fils, réveillez-vous de votre lit ! Veuillez appliquer votre compétence et votre sagesse et créez un produit de remplacement pour les dieux igigus de sorte qu'ils puissent être libérés de leur dur travail ! 

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