Ninhursaga

Ninhursaga
À ce moment-là, la bonne eau venant de la terre n'a plus coulé vers le bas dans les champs. L'eau froide s'est accumulée de partout, et le jour quand elle a commencé à (...?...) elle a apporté la destruction dans les montagnes, car les dieux de la Terre étaient soumis à la servitude, et devaient porter la houe et le panier. Ceci était leur travail de corvée. Les gens ont recruté des ouvriers.

Le fleuve Tigre n'est plus monté pleinement en crue. Son embouchure n'a plus fini dans la mer, il ne transportait plus l'eau douce. Personne n'a plus apporté de produits au marché. La famine était dure, car rien n'était encore né de la terre. Personne ne nettoyait plus les petits canaux, la boue n'était plus draguée. Personne ne puisait plus l'eau pour les champs fertiles. On ne fabriquait plus de fossé. Les gens ne travaillaient plus dans les sillons. Il n'y avait plus d'orge semée.
 

Ninurta fait couler l'eau et redonne la vie à la campagne

Le seigneur a appliqué sa grande sagesse à ce problème. Ninurta, le fils d'Enlil, avait un grand projet et s’y est mis d’arrache-pied. Il a empilé les pierres dans les montagnes. Comme un nuage flottant il a étiré ses bras au-dessus de lui. Avec un grand mur il a barré la terre. Il a installé une écluse à l'horizon. Le héros a agi habilement, il a endigué l'eau dans toutes les villes. Il a bloqué les eaux puissantes au moyen de pierres. Maintenant les eaux ne descendront plus jamais des montagnes dans la terre. Ce qui était dispersé, il l'a rassemblé. Là où dans les montagnes des lacs s'étaient formés, il les a joints tous ensemble et les a menés vers le bas, vers le fleuve Tigre. Il a versé l'eau au-dessus des champs.

Maintenant, dans le monde entier, les rois de la terre se réjouissent et rendent grâce au seigneur Ninurta. Il a fourni de l'eau pour l'orge dans les champs cultivés. Il a augmenté la récolte de fruits dans les jardins et les vergers. Il a entassé des monticules de grain. Le seigneur a fait prospérer les colonies marchandes du pays de Sumer. Il a satisfait les désirs des dieux. Ils ont dûment félicité le père de Ninurta.

Comment Ninmah obtint une rencontre avec le seigneur Ninurta

A cette époque, il a rencontré une femme, avec compassion. Ninmah était fatiguée et ne se rappelait plus de l'endroit où elle avait été conçue. Elle se couvrait avec une toison, comme une brebis sans cornes. Elle se lamentait au sujet des montagnes maintenant inaccessibles :

Les montagnes ne pouvaient pas supporter la grande force du seigneur. Le grand héros, la force dont personne ne peut approcher la fureur, comme le ciel lui-même ; orage sauvage qui marche sur terre, répandant du poison dans le sein de la terre ; le seigneur, le souffle de vie d'Enlil, dont la tête est digne de porter la tiare et qui ne connaît rien de (...?...) Dans le triomphe il s'est dépêché de le faire. Lui qui fut conçu quand mon mari m'a fait enceinte. Je l'ai porté pour mon mari. Il était tout proche (...?...) mais le fils d'Enlil est passé tout près et n'a pas jeté un regard vers moi.  

« Pour la bonne jeunesse », dit la bonne dame alors qu'elle se rendait chez lui à E-šu-me-ša , son lieu de prédilection. « Je vais couper le nœud. Maintenant moi, oui moi, j'irai vers le seigneur présomptueux, pour le regarder en face, ce seigneur précieux. J'irai directement chez lui, chez mon fils, le juge d'Enlil, le grand héros, favorisé par son père. »

La compassion de Ninurta qui accorde les honneurs à Ninmah

La dame a tourné la chanson d'une jolie façon. Ninmah l'a récitée au seigneur Ninurta. Il l'a regardé avec son regard donneur de vie et lui a dit :

Madame, puisque vous êtes venue dans les montagnes, Ninmah, grande dame, puisque vous êtes entrée dans les terres rebelles pour mon intérêt, puisque vous ne vous êtes pas éloignée de moi quand j'ai été entouré par les horreurs de la bataille. Moi, le héros, j'ai empilé cette montagne (ḫursaĝ) et puisses-tu être sa dame (nin). C'est le destin décrété par moi, Ninurta. Désormais les gens parleront de vous sous le nom de Nin-hursaga (dame de la montagne) ou Ninursag. Qu'il en soit ainsi.  

Les herbes des prés de la montagne sont à vous. Laissez ses pentes produire le miel et le vin pour vous. Laissez sur ses coteaux pousser les cèdres, les cyprès, les genévriers et les arbres fruitiers pour vous. Laissez devenir abondants, pour vous, donner des fruits mûrs, comme un jardin. Laissez la montagne vous fournir en abondance avec des parfums divins. Laissez lui produire de l'or et de l'argent pour vous. Faites-vous (.....?.....) pour vous. Laissez-la produire le cuivre et l'étain pour vous, faites-en un hommage pour vous. Laissez les montagnes faire trembler les animaux sauvages pour vous. Laissez la montagne accroitre la fécondité des animaux pour vous. Vous, ô reine, devenez l'égale de An, vêtu d'une splendeur terrifiante.

Grande déesse qui déteste se vanter, bonne dame, la jeune fille Ninḫursaĝa, Nintur, Ninmah, approchez. Madame, je vous ai donné de grands pouvoirs : que vous soyez exaltée.

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