L’illusion de nos sens

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La manière habituelle de vivre est basée sur les sens de la réalité matérielle ou, si l'on préfère, sur le sens matériel de la réalité. Ce qui existe, c'est ce qui résiste, le concret, le massif et l'impénétrable ; les choses sont dans la mesure où elles existent et occupent de l'espace, à l'extérieur et même à l'intérieur de notre corps ; c'est comme si plus elles étaient impénétrables et inexpugnables, et plus elles sont réelles. Le concept empirique et ordinaire de la matière, en tant que chose en elle-même, occupant de l'espace, tangible et offrant une résistance, est une fonction de la vie corporelle. Les nécessités d'une vie vivant dans un corps solide, dense et lourd, habitués à reposer sur un sol solide et stable, sous l’effet de la gravité terrestre, génèrent l'habitude d'identifier le sens de la réalité avec cette manière humaine particulière de percevoir la réalité et de générer la conviction, a priori, que c’est en effet la seule manière possible de percevoir les choses et qu'il n’en existe aucune autre.


La perception de la réalité spirituelle

Cependant, ces traits typiques de la réalité matérielle deviennent de plus en plus ténus et finissent par disparaître lorsqu'un déplacement se produit de la matière solide à la matière liquide, fluide et gazeuse. Ainsi, l'analyse scientifique conduit, à travers les étapes successives de la désintégration moléculaire et atomique, à une vue de la matière qui est très éloignée du concept primitif et empirique qui paraissait d'abord être une donnée d'existence certaine et immédiate. Passant de la science à la philosophie, la dématérialisation universelle des corps physiques correspond nécessairement à l'abstraction conceptuelle idéaliste et à la résolution de l'ensemble dans le Soi. Cependant, la reconnaissance conceptuelle de la spiritualité universelle ne conduit pas à la conquête ou à l'acquisition effective de la perception de la réalité spirituelle. Il est possible de suivre une philosophie idéaliste tout en demeurant aussi spirituellement aveugle que le plus matérialiste. Il est possible de prétendre être un philosophe idéaliste et de croire qu'on a atteint le sommet de l'idéalisme simplement à travers une conquête conceptuelle laborieuse, tout en excluant ou en ne pensant pas du tout à la possibilité d'une perception ex-imo (d'en bas). Encore une fois, il est possible de confondre chaque épiphanie spirituelle avec un simple acte de pensée - et même encore plus grave : de croire qu'il faut le faire.


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