La Philosophie hermétique

Serge Hutin, l’auteur ésotérique français, nous a fait part de ses réflexions concernant l’Alchimie et la Philosophie hermétique… Comme il est dans le vrai et qu’il manie la plume avec dextérité, ses propos n’ont été qu’à peine retravaillés en vue de leur publication sur ce site. Voici donc ce qu’il en pense :

En ce qui concerne sa physionomie générale, l’alchimie présente tous les caractères d’un art occulte, caché, réservé à certains initiés et qui ne doit pas être communiqué au profane. C’est en cela que, de prime abord, elle diffère profondément de la science moderne : l’Alchimie se transmet par tradition, orale ou écrite. Elle se transmet en secret, de maître à disciple. Elle a comme assises de vieux secrets transmis par une littérature emblématique et des révélations : l’alchimiste n’a pas à découvrir quelque chose de nouveau, mais à retrouver un secret oublié.


C’est pourquoi l’Alchimie est restée si semblable à elle-même durant de longs siècles. Si son symbolisme et certains de ses développements ont pu revêtir des formes variées durant le Moyen Age, voire même jusqu’au XVIe siècle, ses théories de base sur la constitution de la matière n’ont jamais changé.

L’Alchimie est un art occulte, certes, mais c’est aussi un art maudit, qui a été condamné par des théologiens (et avant eux par le Droit romain tardif), et qui s’est développé en marge des cadres officiels du savoir, et parfois contre eux. L’Inquisition n’a fait qu’ajouter un peu plus au côté occulte de ses pratiques. Il n’était plus question de parler à quiconque de ses expériences sous peine de finir brûlé vif sur le bûcher.

Il nous faut maintenant envisager l’Alchimie telle qu’elle était définie par les alchimistes eux-mêmes.

L’alchimie en tant que philosophie

Alchimie
Les alchimistes se donnaient volontiers le titre de Philosophes.

En réalité, ils étaient des « philosophes » d’un genre particulier qui se disaient dépositaires de la Science par excellence, contenant les principes de toutes les autres, expliquant la nature, l’origine et la raison d’être de tout ce qui existe, relatant l’origine et la destinée de l’univers entier.

Cette doctrine secrète, c’était la mère de toutes les sciences, la plus ancienne de toutes, celle qui étudiait le monde et son histoire et qui, selon la tradition, avait été révélée aux hommes par le dieu Hermès (le Dieu Thoth égyptien), d’où le nom de Philosophie hermétique donnée à cette doctrine.

Mais c’est abusivement que l’on confond cette doctrine et les opérations proprement dites : l’Alchimie était, avant tout, une pratique et, en tant que telle, elle était l’application de la Philosophie hermétique.
 

Les théories hermétiques

La Philosophie hermétique serait donc la partie théorique de l’alchimie, sa pensée, ses postulats. L’alchimie en serait le côté pratique. Mais la philosophie hermétique se déclinant essentiellement par la pratique, c’est souvent le terme d’ALCHIMIE qui est utilisé pour englober à la fois le côté pratique et le côté théorique.

L’Alchimie, au sens strict du terme, était donc un art pratique, une technique. Mais, en tant que telle, elle reposait sur tout un ensemble de théories relatives à la constitution de la matière, à la formation des substances inanimées et vivantes, etc., théories qui constituaient les postulats desquels partait l’alchimiste.

L’Alchimie pratique

L’Alchimie pratique, application directe de l’Alchimie théorique, consistait en la recherche de la Pierre philosophale. Elle revêtait deux aspects principaux, complémentaires :
- la transmutation des métaux, qui s’appelait le Grand Œuvre,
- la Médecine universelle.
C’étaient là les deux pouvoirs essentiels de la Pierre Philosophale, qui n’était d’ailleurs pas une pierre mais plutôt une poudre.

Les alchimistes supposaient que les métaux étaient vivants, et qu’à l’état de santé ils devaient apparaître sous la forme de l’or, métal parfait. D’où la définition la plus courante de l’Alchimie :

L’Alchimie est la science qui enseigne à préparer
une certaine médecine ou élixir, lequel, étant projeté sur les métaux
imparfaits, leur communique la perfection dans le moment même de l’obtention
 
Roger Bacon, Miroir d’Alchimie. trad. A. Poisson.
 
C’est cette idée, ce rêve, de pouvoir transformer n’importe quel métal en or qui a occupé beaucoup de fous, ruiné une foule d’hommes cupides ou insensés, dupé une foule encore plus grande d’hommes crédules, et mis au monde une quantité hallucinante de charlatans.

Mais il semblerait que certains y soient arrivé. On n’arrive toujours pas à expliquer la fortune de Nicolas Flamel ou de Jacques Cœur autrement que par l’entremise de l’alchimie. D’autres y ont perdu leur honneur et leur vie, notamment Gilles de Rais, ancien compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, ruiné, il s’adonna à l’alchimie pour tenter de se refaire. Il devint un tueur d’enfants en série et il est à l’origine de la Légende de Barbe Bleue.

L’Elixir de longue vie

En liquéfiant la Pierre philosophale, on obtenait l’Elixir de longue vie, qui devait assurer à son possesseur la prolongation de la vie, voire même la quasi-perpétuité de l’existence; et du même coup la Panacée, remède miraculeux qui restaurait la force et la santé de l’organisme.

Telle était la Médecine universelle : il s’agissait de trouver ce qu’on appellerait aujourd’hui un « régénérateur cellulaire ».

On prétend que certains y sont arrivé, notamment le mystérieux Comte de Saint-Germain dont la cour du roi de France le soupçonnait d’être âgé de 3000 ans et d’avoir rencontré Jésus-Christ.

Des facultés améliorées

bébé-éprouvette
La Pierre philosophale devait également communiquer à son possesseur toutes sortes de pouvoirs merveilleux : se rendre invisible, commander aux puissances célestes, se déplacer à son gré dans l’espace, etc. Mais ces pouvoirs magiques sont surtout mentionnés à la fin du Moyen Age, de même que les autres problèmes qui, jusqu’à la Renaissance, sont venus se greffer sur celui de la Pierre :
- l’Alkaest
- l’Homunculus

L’alkaest était un supposé « dissolvant universel », capable de dissoudre tous les corps.

Les Homunculus étaient des hommes fabriqués artificiellement, des genres d’humanoïdes issus de bébés-éprouvettes.



 
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