Anšar et Kišar

Anšar et Kišar
Possible représentation d'Anšar et Kišar
Anšar et Kišar sont une paire de dieux primordiaux qui, à de très rares exceptions près, n'apparaissent que dans l'Enūma eliš, la prétendue « Histoire de la création babylonienne ». Ils peuvent être considérés comme faisant partie d'une mythologie inventée ayant pour objectif de créer une nouvelle cosmologie pour le dieu Marduk.

En sumérien ancien, les noms Anšar et Kišar signifient littéralement « l'intégralité des cieux » et « l'intégralité de la terre ». Ils pourraient donc parfaitement être assimilés à An (le ciel) et Ki (la Terre). Pourtant An (Anu) n'est que leur enfant.

 

Les fonctions d'Anšar et Kišar

Dans l'Enūma eliš, « l'histoire de la création babylonienne », Anšar et Kišar apparaissent comme des dieux primordiaux appartenant à la génération la plus âgée du panthéon mésopotamien. Selon l'Enūma eliš, Anšar et Kišar ont donné naissance au dieu Anu alors qu'une liste lexicale tardive suggère qu'Anu a parfois été remplacé par Anšar.

Généalogie divine et syncrétismes

Dans l'Enūma eliš, Anšar et Kišar seraient les descendants de Lahmu et de Lahamu (et finalement du couple Apsû et Tiamat). Le même texte suggère également qu'Anu était leur progéniture.

Une autre tablette suggère que Anšar était le père de Ea :

1. Tiamat a fait beaucoup de travail,
2. Elle a travaillé contre les dieux ses enfants.
3. [Pour venger] Apsû, Tiamat a planifié le mal,
4. Mais comme elle avait rassemblé [les forces, le dieu. , , , ] furent divulgué à Ea.
5. Ea [a écouté] cette chose, et
6. Il a été douloureusement touché et il était assis dans le chagrin.
7. [Les jours] passèrent et sa colère fut apaisée.
8. Et vers [l'endroit ou vit] Anšar son père, il prit [le chemin].
9. [Il alla] et se tint devant Anšar, le père qui l'avait engendré,
10. [Tous ceux envers qui] Tiamat avait comploté,
11. [En disant :] « Tiamat notre mère a conçu une haine pour nous,
12. De toutes ses forces, elle enrage, pleine de colère.
13. Tous les dieux se sont tournés vers elle,
14. Avec ceux que vous avez créés, ils vont à ses côtés. »

Une première tablette nous permet d'en déduire que Apsû a été conquis avant que Tiamat ne se prépare à la bataille. Il est donc clair que, dans le présent passage, Ea était le conquérant d'Apsû. Conformément à cette conclusion, le fait que c’est le dieu Ea qui a découvert pour la première fois le complot d’Apsû et de Tiamat semble logique.

Une autre tablette nous révèle que Anšar avait pour parents Lahmu et Lahamu :

66. « Il peut aller combattre ton puissant ennemi ! »
67. Gaga s'en alla, il prit son chemin et
68. Humblement devant Lahmu et Lahamu, les dieux, ses pères,
69. Il fit obéissance et il embrassa le sol à leurs pieds.
70. Il s'est humilié lui-même ; puis il se leva et se sépara d'eux (en disant):
71. « Anšar, votre fils, m'a envoyé,
7 2 Le but de son cœur a été annoncé.
73. Il a dit que Tiamat notre mère a conçu une haine contre nous,
74. Avec toute sa force elle enrage, pleine de colère.
75. Tous les dieux se sont tournés vers elle,
76. Avec ceux que vous avez créés, ils vont à ses côtés.
77. Ils sont regroupés et aux ordres de Tiamat ils avancent »

On comprend que Gaga était sans doute le frère de Anšar et que leurs parents étaient Lahmu et Lahamu, eux-mêmes les enfants de Tiamat.

À l'époque néo-assyrienne, Anšar était parfois assimilé au dieu Aššur, ce qui risquait fort de donner à Aššur plus d'ancienneté parmi le panthéon en l'identifiant avec des dieux primordiaux. Dans Uruk néo-babylonien, Anšar / Aššur ont également été assimilés au dieu Anu, ce qui a permis à Kišar de s'identifier à Antu, l'épouse d'Anu. Kišar est parfois aussi comprise comme l'épouse de la constellation Gudanna.

Une composition littéraire bilingue (sumérien - akkadien) d'Uruk, datant de la période séleucide, exalte poétiquement la déesse Inana / Ištar. Dans les lignes 19 à 20 de cette composition, Kišar est assimilé à la déesse Antu, épouse d'Anu.

Lieux de culte pour Anšar et Kišar

Il n'existe aucune preuve de lieux de culte ou de culte d'Anšar et de Kišar.

Leurs attestations restent limitées à la Mésopotamie du premier millénaire, bien qu'Enūma eliš ait probablement été composé auparavant. Anšar apparaît aussi dans deux textes littéraires sumériens, Enlil et Sud  et Un hymne à Haya pour Rim-Sin, mais on ignore encore qui cette divinité a pu être.

Comme il ne semble exister aucun lieu de culte, l'iconographie d'Anšar et de Kišar est également inconnue.

Généalogie d'Anšar et Kišar

La descendance de Tiamat

 
 Tiamat 
 Apsû 
|
 
 Lahmu 
 Lahamu 
|
 
 Anšar 
 Kišar 
|
 
 An 
 
 Ea 
|
 Marduk 
 
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