Xiwangmu

Xiwangmu
Xiwangmu (Hsi wang mu) est la Reine-mère de l’Occident. La reine mère de l’Ouest, connue sous divers noms locaux, est une déesse de la religion et de la mythologie chinoises, également vénérée dans les pays asiatiques voisins et attestée depuis les temps anciens. Elle est le plus souvent associée au taoïsme.

Dans le courant maternel des religions salvationistes chinoises, elle est la principale divinité et est invoquée en tant que Mère vénérable éternelle. Elle aurait acquis l'immortalité et des pouvoirs célestes.

Selon Zhuangzi, écrivain taoïste du 4ème siècle av. J.-C., Xiwangmu conserve sa jeunesse car elle pratique le yoga sexuel et couche avec de nombreux jeunes hommes à qui elle soustrait leur énergie.

C'est une femme qui obtint le Tao en nourrissant son propre yin. 
 

Des textes qui font référence à la reine mère de l'Ouest

Un autre texte précise :

La reine du paradis occidental n'a aucun mari mais elle aime copuler avec de jeunes garçons. Ce secret, cependant, ne devrait pas être divulgué, de peur que d'autres femmes n'essayent d'imiter les méthodes de la Reine-mère.

Dans le Shanhaijing (livre des montagnes et des mers), vers le 2ème siècle av. J.-C., Xiwangmu est dépeinte sous des traits terribles :

Au sud de la mer occidentale, sur la rive des sables mouvants (désert du Taklamakan)... il y a un être portant un blason, avec des dents de tigre et une queue de léopard, elle habite dans une grotte, et on l’appelle Xiwangmu... elle est en charge des maladies et des châtiments corporels.

Certains Taoïstes, cependant, affirmeront plus tard que ce n'est pas Xiwangmu elle-même mais une de ses émissaires qui est décrite là.

D’autres passages précisent qu’elle habite sur le Mont de jade ou le mont Kunlun et qu'un oiseau bleu à trois pattes, appelé King-Niao (« oiseau bleu »), l’accompagne. (Cet oiseau a peut-être un rapport avec Xuan-Niao, « oiseau sombre », le corbeau à trois pattes qui était un symbole solaire et l'emblème de la dynastie Shang).

La déesse de la lune et de l'immortalité

Déesse de la lune et de l'immortalité
Dans le Huainanzi (2ème siècle av. J.-C.) il est dit que c'est Xiwangmu qui donna la pilule d'immortalité à Chang-He, ce qui la transforma en déesse de la lune. Cette pilule avait été fabriquée avec les pêches d'immortalité gardées par l'oiseau à trois pattes. Ce rapport avec l'immortalité sera souvent noté.

Au 2ème siècle ap. J.-C., Xiwangmu était parfois représentée avec des ailes, ou même avec des queues de serpent à la place des pieds.

Elle régnait en occident sur le pays des fées appelé "Xi-Hua" (« Fleur occidentale ») et elle personnifiait la féminité (yin). Au 1er siècle av. J.-C., on lui ajouta un mari : le roi-père d'orient, qui personnifiait la masculinité (yang). Celui-ci régnait en orient sur un autre pays (une ile) appelé "Tung-Hua" (« Fleur orientale ») ; la se trouvait la montagne Tou-souo ou pousse un grand pêcher appelé P’an-mou. Mais ce dieu n'était qu'une pâle figure sans personnalité qui sera de plus en plus oublié. On ne savait pratiquement rien de lui si ce n'est qu'il s'appelait Mu-Gong, Dongwanggong ou Dongwangfu et qu'il ne rencontrait son épouse qu'une fois par an. Cette rencontre symbolisant l'union du Yin et du Yang.

Plus tard Xiwangmu sera dépeinte comme une belle jeune femme très accueillante portant une robe royale ou une peau de léopard et voyageant sur le dos d'un paon, d'une grue ou d'un phénix (Feng-huang), symbole d'immortalité.

Elle peut être également accompagnée de l'oiseau bleu (son messager), d’un tigre blanc (symbole de l’Ouest), d’un renard à neuf queues (animal qui se transforme en jeune fille pour vampiriser l'énergie sexuelle des hommes) ou d'un lièvre (symbole de la lune).
 

La fille de l'empereur du ciel

On dit qu'elle est la fille du dieu Yu-huang / Shang-ti, l'empereur du ciel, et qu'elle est servie par les « filles de jade ». Elle habite près du lac des bijoux, dans les monts Kun-Lun, dans un palais de jade entouré par un mur d'or pur. Les immortels masculins résident dans l'aile droite du palais et les immortelles féminines résident dans l'aile gauche. Dans son jardin elle cultive les fameuses pêches d'immortalité qui prolongent la vie des dieux.

D’après le Yongcheng jixianlu (7-9 siècle ap.JC), Xiwangmu serait apparue avec un corps d’oiseau et vêtue d’une peau de renard à l'empereur mythique Huangdi pour lui remettre le « talisman des Cinq pics » afin de le soutenir lors de ses guerres. Sa messagère, sa disciple préférée, est jiutian xuannii (« la Femme mystérieuse des neuf cieux »), qui remplace parfois l'oiseau bleu. C'est elle qui aurait fabriqué un char muni de la première boussole pour le même Huangdi.

La montagne des neuf palais

Montagne des neufs Palais
L’espoir suprême des chinois est de rejoindre un jour les immortels sur la montagne sacrée et de se nourrir de la plante d’immortalité et de s’abreuver au fleuve de Cinabre. La montagne et les Grottes Célestes, illuminées par leur lumière intérieure, sont le territoire de la quête de l’adepte qui y pénètre muni d’amulettes et de formules magiques.

Mais les taoïstes signalent que cette montagne est peuplée d’entités redoutables qui défendent l’approche du sommet. L’ascension est évidemment de nature spirituelle, l’élévation est un progrès vers la connaissance.

Cette montagne est donc aussi une pagode qui se compose de neuf étages représentant les neuf degrés de l’ascension céleste (on l'appelle aussi « la montagne des neuf palais », c'est à dire peut-être des neuf cimes). Celui qui parvient à en gravir les marches obtiendra l’immortalité car « l’un immensément grand y réside ».

Chez les médecins acupuncteurs chinois, le nom « Kun Lun » désigne aussi un point situé au sommet du crâne, la où s’effectue la sortie vers le cosmos.

 
Partager sur facebook
Cliquez pour partager sur facebook
Retour à la catégorie : Science ésotérique



Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le . Il est un peu ancien mais toujours d'actualité.