Les Nephilim

Qui étaient les nephilim ? Le mot nephilim apparaît deux fois dans l'Ancien Testament de la Bible. Ils sont d'abord mentionnés au chapitre 6 du livre de la Genèse, puis au Livre des nombres 13:33. Mais leur brève mention dans la Bible a conduit à un débat permanent sur l'identité des énigmatiques néphilim. Une grande partie de ce débat découle du passage de la Bible qui dit :

6.1 Lorsque les hommes eurent commencé à se multiplier à la surface de la terre, et que des filles leur furent nées,
6.2 les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi toutes celles qu'ils choisirent.
6.3 Alors l'Éternel dit : Mon esprit ne restera pas à toujours dans l'homme, car l'homme n'est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans.
6.4 Les Néphilim étaient sur la terre en ces temps-là et même après, lorsque les fils de Dieu furent venus vers les filles des hommes, et qu'elles leur eurent donné des enfants : C'étaient des héros des temps anciens, des guerriers de renom.


Dans le Livre des Nombres  on en parle comme des géants dans les différentes traductions mais le mot écrit dans les rouleaux originaux est bien Nephilim :

Nombres 13:31 Mais les hommes qui l'avaient accompagné répondirent : « Nous ne pouvons pas marcher contre ce peuple, car il est plus fort que nous. »
Nombres 13:32 Et ils se mirent à décrier devant les Israélites le pays qu'ils avaient été reconnaître : « Le pays que nous sommes allés reconnaître est un pays qui dévore ses habitants. Tous ceux que nous y avons vus sont des hommes de haute taille.
Nombres 13:33 Nous y avons aussi vu les Nephilim/géants (les fils d'Anaq, descendance des Nephilim/Géants). Nous, nous faisions l'effet de sauterelles, et c'est bien aussi l'effet que nous leur faisions. »
 
Traduction tirée de la Bible de Jérusalem
Le véritable mot a été remis dans le texte

La définition traditionnelle des Nephilim

Nephilim
La traduction traditionnelle de Nephilim  est géants. Certains dictionnaires décrivent les néphilim comme des géants possédant également une force surhumaine. La version grecque de Septante, une ancienne traduction de la Bible hébraïque, les appelle gigantes, ce qui signifie en réalité « né de la terre » et non géants.

On croit que le mot Nephilim vient de la racine du mot « Naphal » qui signifie tomber. Dans les cercles bibliques, cette définition a rapidement placé le Nephilim dans le rôle des enfants des anges déchus. Cependant, le mot Naphal n'est jamais directement associé au concept d'anges déchus. Sa signification contextuelle est plus étroitement associée à l'idée de mentir ou de se prosterner. Ce mot a également des liens avec le concept d’échec ou le fait d’être rejeté.

Julia Blum, professeur agrégée d'études bibliques à eTeacher, une académie en ligne spécialisée dans l'hébreu biblique, nous explique comment l'étude de l'hébreu révèle une raison inattendue de la colère divine qui a mené à l'inondation mondiale, le grand déluge.

« Le mot Nephilim vient du mot na (na-fahl), tomber. Le suffixe "im" ajoute simplement de la pluralité, ce qui fait qu'ils étaient les "tombés" », a expliqué Julia Blum. « Nés des anges sataniques corrompus, tombés du Paradis, les Nephilim ont dominé la Terre. »

« En se mariant avec des femmes humaines, les Nephilim ont transmis leur corruption, créant une race contre nature qui devait être détruite pour que la race humaine puisse survivre », poursuit-elle.

« L'inondation était la manière de Dieu de préserver « la graine de la femme », la race humaine et sa lignée, avant qu'elle ne soit complètement corrompue par les géants Nephilim », a expliqué Julia Blum.

Bien que n'apparaissant pas directement dans les sources juives classiques, cette compréhension du déluge trouve son origine dans les anciens textes apocryphes. Le livre d'Hénoch, retrouvé parmi les manuscrits de la mer Morte et attribué à l'arrière-grand-père de Noé, décrivait le péché des Néphilim, la perversion et la convoitise qui ont finalement conduit Dieu à condamner toute la génération.

Mais est-ce vraiment l'explication ? Des doutes subsistent.
 

L'analyse du Docteur Michael S. Heiser

Le Docteur Michael S. Heiser, spécialiste de la Bible Hébraïque et des Anciens Langages Sémitiques à l'Université de Wisconsin-Madison, apporte quelques précisions et compléments :

L'idée du mot « nephilim » est considérée simplement comme le participe pluriel masculin de l'hébreu « naphal ». Mais ce n'est pas la seule possibilité.

Pourquoi proviendrait-il de l’hébreu « naphal » alors que celui-ci ne correspond pas au modèle morphologique hébreu (la façon dont il est écrit ne ressemble pas à un participe) ?

Dans l’Ancien Testament on rencontre à deux reprises le mot « nephilim » mais la façon dont ils s’écrivent en hébreu est différente.
On y dénote une lettre supplémentaire dans la morphologie du second.
Cette lettre hébraïque supplémentaire, qui est un « yod », aide à comprendre d'où vient le mot « nephilim » et nous informe de la façon dont il devrait être traduit.

Ce « yod » possède deux fonctions :
- Relater le son « y »
- De marquer un « i long » (il se prononce comme un « i long ») : un « ee » comme dans le mot anglais « green ».

Dans le deuxième cas, le « yod » est utilisé pour donner le son « i » et doit donc se prononcer « nepheelim ».
Le son « y » agit comme une voyelle car dans l'ancien hébreu il n'y a pas de voyelles.

Ce n'est qu'au 6ème siècle avant J.-C. que l'hébreu a commencé à utiliser des consonnes pour des sons de voyelles, il s’agissait de lettres à « double utilisation » : « y » peut être utilisé à la fois en tant que « consonnes » et « voyelles ».

Concernant la forme du mot « nephilim » où il manque le « yod » (celui de la genèse) : les points sous les lettres sont des voyelles appelées « points voyelles » (ajouté durant le Moyen-âge dans le système de voyelles). Le mot « nephilim » sans le « yod » est écrit de manière abrégé avec simplement les « points voyelles ».

Le « im » est un pluriel de terminaison ce qui signifie que le reste des lettres constitue la racine du mot. La base des consonnes du mot épelée en abrégé sans le yod donne « n-ph-l ». Ce qui fait penser que ça provient effectivement du terme « naphal ».

Mais « nephilim » n'apparait qu'une fois sous sa forme complète avec le yod au milieu (dans Les Nombres), ce qui nous montre que les scribes de l'époque connaissaient la prononciation correcte avec le yod en plus qui se prononce en un « i long » et qui se trouve entre le « ph » et le « l ». Ce qui suppose qu'ils avaient préservé la bonne prononciation de la racine du mot « n-ph-i-l ». Ce qui signifie que lorsqu’on doit déterminer la racine du mot et la morphologie du pluriel nous devons prendre en compte le « i long » qui se trouve au milieu du mot.

De la façon dont la forme plurielle est épelée, le mot ne peut avoir que deux significations (en termes de morphologie hébraïque) :
- soit un pluriel du nom masculin
- soit une forme active du participe pluriel masculin

Les conclusions du Docteur Michael S. Heiser

De la forme active du participe pluriel masculin : si on considère que les participes sont des adjectifs verbaux (comme en anglais), le mot aurait du signifier « ceux qui tombent » ou « ceux qui tombent dessus ». Il s’agirait d’une expression hébraïque qui signifie « faire la guerre » ou « combattre dans une bataille ». Mais ça ne signifie pas qu'ils sont tombés littéralement du ciel.

Mais il y a alors un problème car si la racine provient de l'hébreu « n-ph-l » (tomber) alors le participe pluriel masculin devrait être épelé dans le verset « nophelim » (avec un « o long »). Le point au dessus entre la première et la seconde consonne (en lisant de droite à gauche) serait un « o » et non un « i ». Le mot « nephilim » n'est donc pas un participe actif de l'hébreu « naphal ». « Nephilim » ne signifie donc pas « ceux qui tombent » ou « ceux qui tombent dessus » car l’explication ne correspond pas à la morphologie hébraïque.

Certains proposent que « nephilim » signifie « ceux qui sont tombés » (dans le sens où les personnes tombées sont méchantes), ou encore signifie « ceux qui ont chuté » (lors d’une bataille terrestre où céleste), ce qui décrit de fait une action passive et dont la force qui a causé la chute est extérieure. Mais dans ces cas la forme « nophelim » n'est pas la forme correcte du participe passé pluriel. La forme passive masculine plurielle du participe de « naphal » est épelée d’une autre manière « nephulim » (avec un « u long »).

Ce qui nous indique que la forme du mot « nephilim » ne dérive pas de la forme du participe passé de l’hébreu « naphal ». Le mot « nephilim » ne signifie donc pas « ceux qui sont tombés » si la racine est « naphal ».

L'auteur propose une autre interprétation plus probable : le mot « nephilim » proviendrait de la racine araméenne « naphil » dont le pluriel est « nephilin ». Duquel, par la suite, on aurait normalisé le mot avec un « m » plutôt qu'avec un « n ».

« Naphil » signifierait « géant » en araméen. Cette racine araméenne permettrait d’expliquer pourquoi la Septante traduit « nephilim » par « gigantes ».

Si cette interprétation est vraie cela signifierait probablement que « nephilim » soit à l’origine un terme araméen « nephilin » importé en hébreu au cours de la dernière édition de la bible hébraïque à Babylone, et qui serait à rapprocher du grec « gigantes » selon l’auteur Michael S. Heiser.

Mais où l'on voit que le Docteur Heiser ne connait pas du tout le grec c'est quand on sait que « gigantes » ne signifie pas du tout « géant » mais signifie en réalité « né de la terre ». Sa conclusion fausse vient donc anéantir toute son excellente démonstration.

Site du Docteur Heiser : http://drmsh.com
Sources : http://www.nousnesommespasseuls.com/t14008-Depuis-quand-l-Homme-est-sur-terre-D-ou-vient-Homo-sapiens.htm


L'explication de Louis Ginzberg

L'explication du déluge que nous a livré Julia Blum se trouve également dans la littérature scientifique. Dans son livre de 1906 intitulé « Légendes des Juifs », le professeur Louis Ginzberg a écrit que les Bnei Elohim, un autre nom biblique pour les Nephilim, ont fait tomber toute l’humanité, d’où leur nom.

« Les Bnei Elohim se sont mariés avec les filles de Caïn et les Anakim (géants) sont nés. Ceux-ci sont devenus les personnes connues pour leurs grands péchés », postulait le professeur Ginzberg. « Ils ont fait tomber tout le monde et [les Bnei Elohim] sont tombés avec lui. »

Roni Segal, conseiller académique pour eTeacher, a déclaré à Breaking Israel News que des révélations de ce genre se produisaient tout le temps avec leurs étudiants.

« L’étude de la Bible en hébreu original, tout en comprenant parfaitement les complexités de la grammaire et des racines des mots, ouvre un nouveau monde de compréhension », a déclaré Roni Segal. « Il y a tellement plus de sens juste en dessous de la surface. »

Mais sans aller jusque là on peut se demander pourquoi les Bnei Elohim, qui sont les fils de Dieu, se retrouvent transformés en Nephilim et d'où sortent ces Anakim. Dans l'Ancien Testament il est écrit « les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles » et ces « fils de Dieu » sont la traduction de Bnei Elohim. Nous ne sommes pas là en train de parler des Nephilim !

Les Nephilin de la racine araméenne « naphil »

Revenons un peu sur cette hypothèse que le mot Nephilim proviendrait de l'araméen naphil.

En araméen, "nephilin" peut provenir de "Nephila" qui désigne un dieu ou un héros identifié à la constellation d'Orion. Pour les araméens, les Nephilins étaient les descendants de ce Nephila. D'ailleurs pour les Hébreux, Samyaza, le père des Nephilim, correspondait aussi à la constellation d'Orion.

Par la suite ce nom sera interprété comme « Naphîdîm » (= les géants). Et leurs descendants seront les Eliouds / Elyôs (= « Glorieux de Dieu »), noyés par le déluge.

Un passage du Livre des jubilés  (Jub.7,22) parle aussi des guerres entre les différentes générations de géants :

« Ils (les anges déchus) engendrèrent pour fils les Nâphîdîm, qui différaient les uns des autres, et qui se dévorèrent l'un l'autre : les Géants tuèrent les Nâphîls, et les Nâphîls tuèrent les Elyôs, et les Elyôs tuèrent la gent humaine, et chaque homme un autre. »

On peut probablement identifier ces trois sortes de Naphîdîm avec les trois sortes de géants qui sont cités dans la Bible : Les Gibborim (en araméen « Gibbar » = Géant ou héro), les Néphilim et les Anshey Hashem (= « Hommes de renoms »).

Un autre passage du Livre des jubilés  (Jub.8,3) dit aussi que Kâïnâm, fils d'Arpakhshad, découvrit une inscription ancienne et la recopia. Celle-ci « ...contenait l'enseignement des Irins (Egrégores, anges déchus), conformément auquel ils avaient coutume d'enseigner les présages du soleil, et de la terre, et des étoiles dans tous les signes du ciel. »

Le Livre des Géants

Le « Livre des géants  » est un texte apocryphe juif faisant partie du « Livre d’Hénoch », qui est en fait un recueil de plusieurs livres. Ce « Livre des géants » avait été perdu jusqu’au vingtième siècle. Cependant des courtes références avaient survécu en latin, en grec, et en arabe, confirmant qu’il parlait des batailles des géants antiques.

Puis, il y a un siècle, il fut retrouvé parmi les fragments de livres ayant appartenu aux Manichéens de Turfan, en Chine. Henning, Sundermann, et Skjaervø ont traduit ces derniers et essayé de remettre les fragments dans l’ordre.

Un rouleau de la Mer Morte récemment découvert et traduit, contenait également des extraits de ce Livre des Géants, il ont été traduits par J.T. Milik.

Dans ce livre plusieurs géants ainsi que leurs pères sont nommés, mais la version manichéenne leurs ont donné des noms iraniens. Ainsi les fils de Shemyaza, Ôhyâh et Hahyâh dans la version araméenne, deviennent Sâhm et Nariman (nom de héros iraniens) dans la version manichéenne. Le père du géant Mahawaï est Baraq’el, dans la version araméenne, et il est Virogdad dans la version manichéenne.

Alors les Nephilim pourraient-ils être ces géants qui peuplaient la terre ? Le problème c'est que « géants » se dit Nâphîdîm, comme vu précédemment, et dans la Bible on trouve écrit Nephilim et non Nâphîdîm. Mais il reste possible néanmoins que les Nephilim soient une sous-race de Nâphîdîm. Cette possibilité n'est pas à exclure totalement.

Les Néphilim sont-ils les enfants d'une relation contre nature ?

Au fil des ans, un mythe s'est développé autour du concept de nephilim. Il allègue que ces géants étaient la progéniture des « Fils de Dieu » et des « Filles des hommes ». Les néphilim sont-ils les enfants de cette relation contre nature ?

Le lien entre le texte biblique et cette affirmation, bien que généralement désigné comme le fondement de cette croyance, n’est pas fondé. Le document dans lequel nous trouvons des affirmations à l’appui de cette affirmation provient en réalité du Livre apocryphe des Jubilées.

Et il arriva que, lorsque les enfants des hommes commencèrent à se multiplier sur la face de la terre et que des filles leur naquirent, que les anges de Dieu les virent une certaine année de ce jubilé, qu'elles étaient belles à regarder ; et ils se prirent femmes de tous ceux qu’ils avaient choisis, et ils leur enfantèrent des fils, et ils étaient des géants.
Le livre des jubilés - Chapitre V:1

Est-ce que l'affirmation selon laquelle les néphilim sont la progéniture des fils de Dieu et des filles des hommes est étayée par des sources extérieures à la tradition judéo-chrétienne ? En d'autres termes, la mythologie mondiale soutient-elle cette croyance ? Certaines traditions le prouvent en effet.

Sur la base de ces traditions mythologiques, il semble évident que les géants nés sur la terre, les néphilim, existaient bien avant que l’homme n’ait habité la terre pour la première fois. Ainsi, lorsque vous lisez la phrase « Les Néphilim étaient sur la terre en ces temps-là et même après », il semble clair, de ce point de vue, que les auteurs n'étaient pas vagues. Au lieu de cela, ils faisaient juste une déclaration de fait – que les Nephilim, les nés de la Terre étaient sur la terre à ce moment-là.

Alors, qui étaient les enfants des fils de Dieu et des filles des hommes ?

Les Nephilim sont confondus avec les gibborim

La Bible hébraïque appelle les hybrides nés des fils de Dieu et des filles des hommes les gibborim. La signification de ce mot est celle des hommes de grande stature, des héros, des hommes vaillants ou courageux. La Septante grecque les identifie comme étant des « renominats » ou des hommes avec une grande renommée. Dans la mythologie grecque, les dieux ont une longue histoire de relations avec les humains. Les noms de certains de ces « demi-dieux », ou individus semi-humains, dont les noms ont résisté aux épreuves du temps incluent Hercule, Persée, Achille. En Inde, ils s'appellent Hanuman et Garuda et à Sumer Gilgamesh et Adapa.

Les néphilim sont-ils la progéniture des fils de Dieu et des filles de l'homme ? Non, ils étaient la race des géants nés sur la terre qui vivaient avant la création de l'homme. Ils sont le groupe qui s'est révolté contre les dieux dans l'Antiquité. Ils sont également responsables de la création de l’humanité. De plus, sur la base des références qui nous parviennent de l'épopée hindoue du Ramayana, il apparaît clairement que, lorsque les dieux se sont accouplés à des « hommes-singes », leurs descendants étaient des hommes de renom, des héros ou des individus courageux ou vaillants.

Les néphilim ne se seraient donc pas accouplés avec les filles des hommes. Ce seraient les fils de dieu qui l'auraient fait. Et la progéniture en aurait été des demi-dieux qui n'étaient pas forcément des géants, mais des hommes de grande valeur.


Source : Une source possible est un article du Dr Rita Louise publié sur www.soulhealer.com
Il a été compilé avec d'autres sources telles que https://www.atlantyd.org/forums-emporia/sujet-discussion/14835


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Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le , il y a moins d'un an.