Lord Resistance Army

Joseph Kony
Joseph Kony, le leader de la LRA en Ouganda et au Soudan
Joseph Koni est né vers 1961 à Odek en Ouganda. Le contexte dans lequel il va se faire connaître est dans la continuité de celui qui a déjà donné naissance à la prophétesse Alice Lakwena. Joseph, alors qu’il travaille dans les champs se sent enveloppé de quelque chose d’étrange et reste muet pendant 3 jours. Il serait possédé par l’esprit de Juma Oris un ancien ministre d’Amin Dada, mais rassurons nous, un bon esprit qui n’avait jamais à son actif que quelques violations des droits de l’homme en organisant des embuscades par champ de mine interposé. Petit problème cependant, Kony est visité vers la fin des années 1980 par l’esprit d’un Juma Oris qui ne mourra qu’en 2001.

Quoiqu’il en soit, Oris par l’intermédiaire de Kony annonce qu’il est envoyé par Dieu pour libérer l’humanité de ses souffrances. S’étant rendu compte que ceux qui guérissaient (des souffrances) mouraient, il fallait aussi combattre tous les fauteurs de guerre. Pour faire bonne mesure et rester dans l’air du temps il faudra aussi éliminer les amulettes, les fétiches, et les sorciers. Kony va donc créer son armée et commence par recruter dans la région de Gulu, mais c’est en s’attaquant à l’U.P.D.A. à deux reprises qu’il va, en favorisant les ralliements à sa cause, mettre sur pied son armée : la L.R.A. (Lord’s Resistance Army).

Un peu d'histoire de l'Ouganda

Nous n’allons pas entrer dans le détail de cette lutte largement abordée par ailleurs. Cependant pour bien comprendre le contexte il nous faut revenir en arrière. En 1986 le président de l’Ouganda Tito Okello, un Acholi du nord est chassé par la rébellion dirigée par Yoweri Museveni un Nyankolé du groupe Tutsi (du sud), et son armée la N.R.A (National Resistance Army). Armée qui de plus va occuper le Acholiland. Les anciens soldats Acholi de l’époque de Tito Okello vont se soulever et former l’Uganda People’s Democratic Army (U.P.D.A) dont l’objet sera de chasser la N.R.A du pays Acholi et à terme de reprendre le pouvoir en Ouganda. Devant les échecs rencontrés cette U.P.D.A verra peu à peu ses effectifs fondre en raison de fuites plus ou moins volontaires vers des rébellions concurrentes et parfois ennemies,comme les armée du Saint Esprit d’Alice Lakwena (Holy Spirit Mobile Forces) et celles de Josph Kony et sa L.R.A. (Lord’s Resistance Army).

Selon Kony l’humanité ne verra pas l’an 2000, et c’est pour cette raison que la L.R.A.enlève des enfants pour leur ouvrir les portes du nouveau monde. Comme chez Alice Lakwena les soldats de la LRA sont protégés par l’action magique procurée par leur chef aidé par le beurre de Karité et l’eau bénite qui rend chacun invincible. Comme chez Lakwena les soldats ne doivent jamais se cacher derrière un obstacle naturel (arbre, herbes). Les pierres qu’ils jettent sont ici des grenades qui explosent. Les animaux, et en particulier les serpents et les abeilles combattent au côté de l’armée du Seigneur, et si quelqu’un est blessé ou tué c’est qu’il n’a pas obéi aux commandements.

Juma Oris n’est pas le seul à posséder Joseph. Silli Silindi venue du Soudan commande les femmes soldats, Ing Chu contrôle que les balles tirées par l’ennemi n’atteignent que les pécheurs. King Bruce venu des Etats-Unis, dont le nom fait référence au héro de cinéma Bruce Lee, s’occupe de faire exploser les pierres(!). Jim Brickey est responsable de l’espionnage et agent double à ses heures. Il n’hésite pas à rejoindre les rangs ennemis pour punir les soldats de Kony qui ne respectent pas les règles. Tous ces esprits se manifestent par l’intermédiaire de kony, mais contrairement à Alice Lekwena d’autres médiums peuvent être visités.

Les crimes contre l’humanité de Joseph Koni

Joseph Kony
De même, alors qu’Alice Lakwena ne se battait que contre la NRA de Museveni, Kony s’attaque également aux autres mouvements de résistance et n’hésite pas à exercer la violence envers les populations civiles pour obtenir le soutient à son mouvement. Exactions, viols, meurtres, enlèvements, massacres, Kony va jusqu’à interdire la bicyclette au motif que son usage permettrait d’informer rapidement l’armée régulière. Malheur aux contrevenants, on leur coupe tout simplement les pieds à la hache. Malheur aussi à ceux qui possèdent un cochon, animal impur ! amputation !

Les motivations de Joseph Koni semblent assez floues. Il se sert de la caution religieuse en mettant du « Lord » dans le nom de son armée pour prétendre à une croisade et cautionner l’horreur. Il n’est pas le premier. Kony cherche à établir la prédominance de l’ethnie Acholi et Lango et instaurer en Ouganda un état théocratique soumis aux 10 commandements et à la loi de la Bible qu’il interprète à sa façon particulière. C’est bien la seule affiliation au messianisme. En effet il ne suffit pas d’annoncer la fin du monde pour s’attribuer une mission messianique. Celle-ci relève toujours en filigrane de la volonté de rétablir l’ancienne gloire d’un royaume ou d’un empire. Si en Ouganda une ethnie pouvait prétendre à la restauration de sa gloire passée c’eut été celle des Bouganda ou à la limite les monarchies tribales Ankolé, Toro ou Bunyoro , mais probablement pas les Acholi ou les Lango qui ne possédaient avant la colonisation aucunes structures comparables aux royaumes cités. Ainsi tout au plus nous restons en présence d’une guerre de succession dont Joseph Kony a fait son fond de commerce. Plutôt que d’adhérer à l’armée contrerévolutionnaire (UPDA) il a fondé son propre objet (LRA) et s’est servi des méthodes de coercitions en grande partie soutenues par ses prétendus pouvoirs magiques et ses discussions avec les esprits, utilisant ainsi sans aucune vergogne les méthodes même que par ailleurs il voulait éradiquer.

Joseph Kony est aujourd’hui sous le coup d’un mandat d’arrêt de la cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Machine Gun Preacher

Cette histoire, ou plutôt celle de Sam Childers, un ancien taulard devenu pasteur qui part aider les orphelins de la guerre civile en Ouganda, a été porté au cinéma en 2011 dans le film Machine Gun Preacher de Marc Forster. Il raconte l'histoire vraie de cet américain qui a construit un orphelinat au Soudan du sud. Chaque scène s'est vraiment produite ou est inspirée de ce qui s'est produit. Mais dans la réalité c'était bien pire.



Source : http://avatarpage.net
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