Qu’est-ce qu’un concile ?

Une petite définition d'un concile

Concile
Le mot « concile » vient du latin « concilium » (que l’on peut traduire par : réunion, assemblée, société, conseil) qui est un dérivé de « calo » avec le préfixe « con » et le suffixe « ium ». Le « calo » étant un morceau de bois servant à unir deux autres morceaux.

Ce mot latin, « concilium », correspondait au grec ancien « ἐκκλησία » qui donnera en latin « ecclesia » : assemblée, église.

Cependant, le mot latin « concilium » était le synonyme du mot d’origine grecque « synode », ce qui explique pourquoi en fonction de la langue du texte (latin ou grec) les deux mots soient utilisés. Cependant, rien n’est aussi simple… et en matière religion encore moins…

Donc un concile, ou un synode, est une assemblée d’évêques de l‘église catholique ou orthodoxe qui se réunissent afin de prendre des décisions qui engagent la foi ou la discipline dont le rayonnement va dépendre de celui qui les réunit.

Les différents types de concile

Il existe deux catégories de conciles :
Les conciles généraux qui rassemblent tous les évêques d’une même communion ecclésiale,
Les conciles particuliers où ne sont convoqués qu’une partie des évêques.

Les conciles particuliers sont de quatre sortes :
Les conciles nationaux qui sont composés de tous les évêques d’un état,
Les conciles régionaux qui sont composés des évêques d’une même région,
Les conciles provinciaux qui sont composés des évêques d’une même province,
Les conciles diocésains ou synodes diocésains qui sont convoqués par un évêque d’un diocèse particulier.

Juste afin de compliquer les choses…

Histoire des Conciles
Comme nous avons pu le voir, un concile et un synode sont des mots synonymes, le premier étant d’origine latine et le second d’origine grecque. Mais comme je l’ai écrit plus haut, ce n’est pas aussi simple…

Le premier concile

Quand on regarde la définition du mot concile (celui d’origine latine), il est écrit que le premier concile trouve son origine dans celui de Jérusalem qui se tint en 49/50 et qui réunit les apôtres.

Faisant suite au retour de Paul de Tarse et de Barnabé à Antioche qui avaient convertis de nombreux non-juifs à la religion chrétienne, il se posa la question du salut des non-juifs.

Cette question fut portée à Jérusalem où Pierre et Jacques le Juste s’interrogèrent sur la nécessité de la circoncision pour accéder au salut. Il a été décidé que les nouveaux baptisés ne seraient plus soumis aux prescriptions judaïques comme le sabbat (jour de repos assigné au septième jour de la semaine juive, le samedi, qui commence dès la tombée de la nuit du vendredi soir), la circoncision et la cacheroute (prescription alimentaire qui est l'un des principaux fondements de la Loi, de la pensée et de la culture juives).

Seulement ce qui est appelé le concile de Jérusalem ou l’assemblée de Jérusalem ou la Réunion de Jérusalem ou le Concile des Apôtres est en réalité une confusion entre deux réunions qui se sont déroulées à Jérusalem dont la première fut présidée par Pierre en 49/50 et portait sur la question du salut dans une théologie du Christ et de l’Esprit et la seconde fut présidée par Jacques le Juste qui se déroula entre 52 et 58 et qui a traité des questions pratiques des communautés entre juifs et non-juifs. Lors de la première, Paul de Tarse était à Antioche et lors de la seconde, il était parti prêcher en Asie Mineure et en Grèce.

Mais cette réunion (plus exactement cette fusion de réunions) ne fut nommée « concile » que bien plus tard, vers le IXème siècle.

Le premier synode

Quand on regarde la définition du mot synode (celui d’origine grecque), il est écrit que le premier synode trouve son origine dans celui convoqué par l’Évêque de Rome Victor 1er à Rome pour la fixation de la date de Pâques.

Cette définition (celle de la date de Pâques) ne sera clairement établie que lors du Concile de Nicée en 325 où il sera décrété que Pâques tombera le dimanche qui suit le 14ème jour de Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après (donc Pâques tombe entre le 22 mars et le 25 avril).

Les conciles œcuméniques

Au XXème siècle, le pape Paul VI (Concesio, Italie, 26 septembre 1897 – Castel Gondolfo, Italie, 6 août 1978 ; Pape de l’Église Catholique du 21 juin 1963 à sa mort) préconisa de distinguer dans les conciles généraux ceux qui étaient œcuméniques (commun à toute la chrétienté) de ceux de l’Église Catholique.

Les conciles proprement œcuméniques

Ainsi, sont donc reconnus comme proprement œcuméniques les conciles :
En 325, de Nicée I, convoqué par l’Empereur romain Constantin 1er,
En 381, de Constantinople I, convoqué par l’Empereur romain Théodose 1er,
En 431, d’Éphèse, convoqué par l’Empereur romain d’Orient Théodose II,
En 451, de Chalcédoine, convoqué par l’Empereur romain d’Orient Marcien,
En 553, de Constantinople II, convoqué par l’Empereur romain d’Orient Justinien,
En 680-681, de Constantinople III, convoqué par l’Empereur byzantin Constantin IV,
En 787, de Nicée II, convoqué par l’Impératrice byzantine Irène l’Athénienne.

Ces sept conciles sont reconnus comme œcuméniques par l’Église Catholique et l’Église Orthodoxe, alors que l’Église Protestante ne reconnait que les six premiers.

Les autres conciles œcuméniques

Les conciles œcuméniques suivants, sont propres à l’Église Catholique :
En 869, de Constantinople IV, convoqué par le Pape Nicolas 1er,
En 1123, de Latran I, convoqué par le Pape Calixte II,
En 1139, de Latran II, convoqué par le Pape Innocent II,
En 1179, de Latran III, convoqué par le Pape Alexandre III,
En 1215, de Latran IV, convoqué par le Pape Innocent III,
En 1245, de Lyon I, convoqué par le Pape Innocent IV,
En 1274, de Lyon II, convoqué par le Pape Grégoire X,
De 1311 à 1312, de Vienne, convoqué par le Pape Clément V à la demande du roi de France Philippe le Bel,
De 1414 à 1418, de Constance, convoqué par le Pape Jean XXIII (devenu antipape parce que déposé à la suite de ce concile) et l’Empereur des Romains Sigismond,
De 1431 à 1441, de Bâle-Ferrare-Florence-Rome, convoqué par le Pape Martin V,
De 1512 à 1517, de Latran V, convoqué par le Pape Jules II,
De 1545 à 1563, de Trente, convoqué par le Pape Paul III,
De 1869 à 1870, de Vatican I, convoqué par le Pape Pie IX,
De 1962 à 1965, de Vatican II, convoqué par le Pape Jean XXIII.

Nous avons donc au total 21 conciles. Celui de Constantinople IV n’est pas reconnu comme concile par les orthodoxes parce que selon eux, seul un concile suivant peut déterminer que le concile précédent en était un, et pour les orthodoxes il n’y pas eu d’autre concile qui a suivi…



Auteur : Frédéric de Villard – Aubaud

Frédéric de Villard–Aubaud

Historien-Ecrivain
Frédéric de Villard – Aubaud est un historien de formation, docteur en histoire et archéologie égyptienne et biblique, ancien maître de conférence, ancien professeur des universités, Docteur DA en musicologie, qui a déjà écrit plusieurs livres disponibles sur Amazon et dans d'autres librairies. Voir la page de son éditeur : la pierre philosophale

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