Les cérinthiens

Cérinthiens
Les cérinthiens, sectateurs de Cérinthe, considéraient que le monde n’avait pas été créé par Dieu l’inconnaissable, mais par des puissances inférieures éloignées et même ignorantes de Dieu (Les anges selon St. Augustin). En d’autres termes ils épousaient les thèses gnostiques courantes.

Jésus n’était qu’un homme de bien qui avait reçu lors de son baptême le Christ sous la forme d’une colombe, mais celui-ci l’avait abandonné à la fin de sa vie. Le Christ reviendrait un jour et alors pendant une durée de mille ans, les élus s’adonneraient aux plaisirs de la table et à la débauche. (..Ils satisferont les plaisirs du ventre et de ce qui est en dessous du ventre.) Les cérinthiens étaient donc des chiliastes c'est-à-dire des millénaristes qui annonçaient une période de paix de mille ans avant le combat final entre bien et mal.


Certains auteurs présument que l’Apocalypse de Jean pourrait avoir été écrite par Cérinthe, d’autres au contraire pensent que cet apocalypse à bien été écrite pas Jean pour contrecarrer les idées de ce Cérinthe. Quoi qu’il en soit, les données historiques sont incertaines et Cérinthe, comme souvent, est connu grâce à des détracteurs (Irénée de Lyon) qui en voulant éradiquer l’hérésie lui ont offert une part d’éternité.

Les Cérinthiens furent aussi appelés les Mérinthiens, et comme le disait Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont :..soit que Cérinthe ait eu un coadjuteur des ses folies, soit qu’on lui ait donné l’un et l’autre nom.
 

Qui était Cérinthe ?

Cérinthe était un hérétique gnostique-ébionite, contemporain de l'apôtre Saint-Jean. On dit de ce dernier qu'il aurait écrit le quatrième évangile contre les erreurs de Cérinthe à propos de la divinité du Christ.

Cependant nous ne possédons aucune information concernant cet ancien sectaire qui remonte à son époque. La première mention de son nom et la description de ses doctrines sont apportées par Saint Irénée (Adv. Haer., I, c. Xxvi; III, c. Iii, c. Xi), écrit vers 170. D'autres informations sont recueillies auprès du presbytre Caius (c. 210) tel que cité par Eusèbe (Church History III.28.2). Hippolyte, dans « Philosophoumène », VII, 33 (c. 230), transcrit pratiquement Irénée. Cerinthus est mentionné par Pseudo-Tertullien dans « Adv. Omnes Haeres », écrit environ vers 240. Un fragment de Dionysius d'Alexandrie, tiré de « De Promissionibus », écrit vers environ 250, est donné par Eusebius après sa citation de Caius.

Le récit le plus détaillé est donné par saint Épiphane (« Adv. Haeres », xxviii, écrit vers 390), qui, cependant, en raison de sa date et de son caractère doit être utilisé avec une certaine prudence. Un bon résumé est donné par Theodoret (« Haer. Fab. », II, 3, écrit vers 450).

Cerinthus était un Égyptien, sinon de race juif, du moins il était circoncis. La date exacte de sa naissance et de sa mort est inconnue. En Asie Mineure, il fonda une école où ses disciples se sont rassemblés. Aucun écrit d'aucune sorte ne nous est parvenu.

Les doctrines des Cérinthiens

Les doctrines de Cerinthus étaient un étrange mélange de gnosticisme, de judaïsme, de chiliasme et d'ébionitisme. Il a admis un être suprême; mais le monde a été produit par un être distinct et bien inférieur. Il n'identifie pas ce Créateur ou Démiurgos avec le Jéhovah de l'Ancien Testament. Ce ne sont pas Jéhovah, mais les anges ont à la fois fait le monde et donné la loi. Ces anges-créateurs ignoraient l'existence du Dieu suprême. La loi juive était le plus sacré, et le salut à obtenir par l'obéissance à son précepte.

Cerinthus faisait la distinction entre Jésus et le Christ. Jésus n'était qu'un homme, bien qu'éminent dans la sainteté. Il a souffert et est mort et a été ressuscité des morts, ou, comme certains disent que Cerinthus l'aurait enseigné, il sera ressuscité des morts au dernier jour et tous les hommes ressusciteront avec lui. Au moment du baptême, le Christ ou le Saint-Esprit a été envoyé par le Dieu le plus élevé et a habité en Jésus lui enseignant ce que même les anges ne savaient pas, le Dieu inconnu. Cette union entre Jésus et le Christ se poursuit jusqu'à la Passion, lorsque Jésus souffre seul et que le Christ revient au ciel. Cerinthus croyait en un heureux millénaire qui se réaliserait ici sur terre avant la résurrection et le royaume spirituel de Dieu dans les cieux.

On ne sait presque rien des disciples de Cerinthus; ils semblent avoir très tôt fusionné avec les Nazaréens et les Ébionites et exercé peu d'influence sur le gros de la chrétienté, sauf peut-être à travers les Pseudo-Clémentines, le produit des cercles cérinthiens et ébionites. Ils ont prospéré le plus en Asie et en Galatie.

Source : https://www.newadvent.org/cathen/03539a.htm


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