Les cultes domestiques à Rome

Remus et Romulus
De nombreuses divinités sont vénérées au sein du foyer familial. Les Pénates d’abord sont les divinités attachées à la famille dont elles protègent les biens et le garde manger (pénus, est la signification de leur nom). Elles sont chargées de conserver le feu, et sont de se fait liées aux vestales. Elles sont transportées en cas de voyage ou déménagement. Au contraire les Lares sont attachés au lieu, à la maison, et ils ne sont jamais déplacés. Ce sont des divinités agraires qui ne protègent pas seulement la maison (Lares familiare) mais aussi les carrefours (Lares compitales) et l’état (Lares praestites). Les Lares sont représentés par de petites statues installées au coin du foyer, ou pour les familles aisées dans le Lararium. Remus et Romulus étaient les lares de Rome.


Les Mânes sont des âmes désincarnées de nature malveillante aussi appelées Lémures. Pour en apaiser leurs effets néfastes chaque année les 9,11, et 13 mai étaient organisées les « lémuries » durant lesquelles les temples étaient fermés et le mariage interdits. Le chef de famille sortait dans les rues et jetait des fèves noires sensées amadouer les spectres. Selon certaines sources les lémures étaient de deux sortes. Les Lares, divinités bienveillantes dont nous avons parlé et qui étaient les âmes de personnes vertueuses, et les Larves : âmes malveillantes ayant appartenu à des personnes de mauvaise vie.

Les cultes familiaux n’étaient pas réservés aux seuls pénates et lares. Mercure et Vénus font parti des élus. Croyance extrême ou animisme, chaque partie de la maison est sous la protection d’une divinité, la porte, les gonds, le seuil. Les objets ou lieux n’ont pas l’exclusivité. Les évènements particuliers, même s’ils ne sont pas exceptionnels sont aussi sous protection. Aider un enfant à pousser son premier cri sera du domaine de Vaticanus. A Cumina de le protéger, à Rumina de l’aider à téter, à Statulinus à lui apprendre à marcher, à Fabulinus de lui apprendre à parler, à Abeona de veiller sur ses départs et à Adeona sur ses retours.

Mariage ! bétail ! récoltes ! Nous avons le dieu en magasin. A Bubona le bœuf, à Pales les moutons, à Epona les chevaux . Flora fait fleurir le blé et Matula le fait murir, Robigo le protège des maladies. Le hasard lui-même se trouve concrétisé et reçoit son dieu tutélaire, en l’occurrence les déesses Fors et Fortuna. Même la fièvre à droit à son accompagnateur « Febris » , et au cas où quelqu’un serait oublié et afin de ne fâcher personne on vénérait le « dieu inconnu » tombé au champs d’honneur des dieux laissés pour compte.

Public ou privé, les cultes romains sont envahissants, et ne laissent aucun répit. Loin de participer à l’apaisement des esprits ils contribuent à générer doutes et angoisses qui devront être soulagées grâce à la divination qui apparaît ici surtout comme l’art de la conciliation.


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