L'impact en France

Zone radioactive
C’est Sarkozy, alors délégué interministériel pour les énergies et le nucléaire dans le gouvernement Chirac, premier ministre tout juste arrivé au pouvoir, qui est chargé d’orchestrer la désinformation en France. En vérité, le gouvernement voulait surtout empêcher à tout prix que les Français perdent confiance en l’énergie nucléaire, dans laquelle la France avait tout investi.

Les autorités nucléaires françaises publient un communiqué qui affirme que la hausse de la radioactivité en France, après l'explosion du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, est « non significative pour la santé publique ». Le nuage venu d'Ukraine s'est miraculeusement arrêté net aux Frontières de la France, grâce au vent. Le patron de l'époque du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI), le professeur Pierre Pellerin, se retrouve rapidement associé à la polémique alors que pourtant il n'a jamais parlé.


Le ministère de l'Agriculture y va lui aussi de son communiqué, une semaine après la catastrophe :

Le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné par les retombées.  

Pourtant, chez nos voisins, en Italie, la vente de légumes à feuille et de lait frais est interdite. Mais en France, les fromages sont bons. Il faut seulement se méfier des champignons ramassés dans la montagne. Le professeur Pierre Pellerin reste droit dans ses bottes :

Il faudrait imaginer des élévations dix mille à cent mille fois plus importantes pour que commencent à se poser des problèmes significatifs d'hygiène publique.  

On rencontre aussi ceci, alors que des doses de césium quatre fois supérieures à la norme fixée par la communauté européenne sont détectées dans le thym en Provence :

La limite de concentration des radioéléments est fixée sur la quantité maximale qu'on peut ingérer en une année. Or on ne consomme pas de thym comme on boit du lait.  

Quelques jours plus tard, alors qu'il est maintenant presque reconnu que la France a été survolée par le nuage radioactif, le ministre de l'Environnement, Alain Carignon, se dégage de toute responsabilité en accusant les Russes :

La rétention de l'information a d'abord été pratiquée en URSS.  

Il faut finalement attendre octobre 1986 pour que soit révélé officiellement que le nuage radioactif était bien passé au dessus de la France. Mais, pour les autorités alors en place, ce n'est toujours pas grave. On sait désormais que la contamination a été sérieuse dans tout l'est de la France et en Corse.

Carte exposition à la radioactivité

 

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