La magie doit demeurer l'apanage de l' « autre »

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Bien entendu, cette conception de l'aventure humaine est fautive car elle considère le développement des civilisations humaines selon un processus unique d'évolution dont le modèle le plus avancé serait l'Europe. Il est à ce titre éloquent de constater la quasi-absence de l'Europe de son époque dans le portrait que James George Frazer dresse de la magie : l'immense majorité des faits et des exemples qu'il rapporte se situent soit dans un autre continent, soit à une époque lointaine.


Pourtant l'ésotérisme connaissait un plein développement en Europe avec des personnages tels que Papus (1865-1916), Pierre Vincenti Piobb (1874-1942) ou Aleister Crowley (1875-1947).

Le rejet sur les incultes

La magie dans l' « Europe moderne » est mentionnée pour « les classes ignorantes » : la magie concerne avant tout celui d'une autre ethnie, d'une autre religion, d'un autre temps, d'une autre classe sociale. Comme l'indiquait Jeanne Favret-Saada à propos des faits de sorcellerie qu'elle recueillit dans le Bocage mayennais dans les années 1970, on lui demandait une fois revenue à la ville :

« confirmez-nous qu'il existe bien là-bas des gens qui font vaciller les lois de la causalité et celles de la morale, qui tuent magiquement et ne sont pas punis, mais n'oubliez pas de préciser pour finir qu'ils n'ont pas réellement ce pouvoir ; qu'ils le croient seulement parce que ce sont des paysans crédules, arriérés... »

La magie doit demeurer l'apanage de l' « autre ».


Sources :
Cet article a été réalisé en s'appuyant sur la thèse La magie islamique et le corpus bunianum au Moyen Âge rédigée par Jean-Charles Coulon pour obtenir le grade de docteur de l'université de Paris IV, La Sorbonne, dans la discipline des études arabes et d'histoire médiévale.



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