Le mort enterré avec sa famille et serviteurs
Les femmes, les concubines, les esclaves, les captifs qui avaient appartenu à ceux dont on voulait honorer la mémoire, expirèrent sous les couteaux des sacrificateurs : c'était au milieu de ces affreuses hécatombes, au bruit des gémissements des victimes, et sur leurs membres palpitants que les amis du mort faisaient les repas funéraires ; c'était alors qu'animés par le vin et par l'horreur du spectacle, ils appelaient le mort ; c'était alors que, croyant voir son âme sous la forme d'un spectre hideux, d'un fantôme effroyable, ils lui disaient d'un ton lugubre et mal assuré :Spectre ! tu t'es levé de ton tombeau ;
est-ce pour venir avec nous,
pour boire et manger comme nous ?
La conjuration du revenant
Quand ce festin barbare était fini, qu'on croyait l'ombre satisfaite, qu'il n'y avait plus de malheureux à immoler, et que les convives peut-être sentaient au fond du cœur le tourment du remords, ils quittaient brusquement la table, et conjuraient le fantôme, que leur imagination échauffée leur montrait comme s'il eût été présent, de se retirer, et surtout de ne pas nuire à ses amis....Lire la suite ...