Les autres témoignages

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Le maire se tourne ensuite vers un autre groupe de témoins qui ne se sont jusqu'alors manifestés que par quelques sourires narquois :

— Je vois que vous n'êtes pas d'accord, dit-il.

La femme du révérend Smith, soixante ans, l'expression un peu absente, les cheveux blancs, prend la parole la première :

— Depuis que nous avons quitté le presbytère de Borley, j'ai réfléchi et, contrairement à mon mari, j'ai perdu toute conviction. Les lumières dans les vitres dont il vous parlait peuvent avoir été les reflets de phares de voitures, troublés par l'ombre des feuillages. La petite bonne qui nous a rapporté tant de faits surprenants était curieuse de nature et s'amusait de tout. Il est fort possible qu'elle ait inventé toutes ces choses pour se moquer, voir la tête que nous ferions, ou simplement pour se rendre intéressante.


— Merci Madame. Vous désirez parler, Monsieur ?

Le chauffeur du car

— Je suis le chauffeur du car qui, pendant un an, a conduit tes touristes au presbytère, déclare un grand gaillard au visage hilare. Je tenais à dire que les bruits que les habitants y entendaient n'ont rien de mystérieux. Car enfin, il faut bien le dire ! Ces caves sont pleines de rats ! Les poutres sont « bouffées » par les vers ! Le vent y souffle sans arrêt ! Un jour, comme je venais de déposer des spirites qui se livraient à leurs simagrées, je me suis caché dans l'ombre et d'une voix d'outre-tombe, je leur ai dit que j'étais le fantôme du révérend Bull. Eh bien, croyez-moi si vous voulez, mais eux, ils m'ont cru ! C'est moi aussi qui ai amené ceux qui devaient exorciser le presbytère. Et pour cela, vous savez ce qu'ils faisaient, monsieur le maire ? Ils brûlaient de la lavande ! Évidemment, cela n'a pas marché ; alors, ils ont essayé l'eau bénite, n'importe quoi !

Les graffiti

Un élégant gentleman venu de Londres tout exprès, se lève à son tour :

— À votre demande, monsieur le maire, j'ai analysé les graffiti apparus sur les murs du presbytère. Ma conclusion est qu'ils ont été écrits par Marianne Foyster elle-même.

Cette fois c'en est trop ! Dans la vieille salle retentissent des cris d'indignation. Une voix aiguë dépasse toutes les autres : celle de Marianne Foyster. Elle crie :

— Mais pourquoi aurais-je fait cela ? Pourquoi ?


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