Avec l’aide de M.
Walters, du Bureau d’Hydrographie de l’US Navy, M.
Mallery entreprit le déchiffrement du document et reconstitua la grille, qui permit alors une étonnante découverte : les cartes reproduiraient le relevé exact des côtes ouest de l'Afrique et des côtes est de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud ; et non seulement les contours, mais aussi la
topographie de l’intérieur des terres : profils de chaînes montagneuses, vallées, plateaux et pics. L'une des caractéristiques de cette carte est la figuration détaillée d'une côte connectée à la zone australe de l'Amérique du Sud, dont certains disent qu'elle ressemble à la
côte de l'Antarctique, continent qui n'a été découvert officiellement qu'en 1818.
On ne devait pas en rester là : le document indiquerait, par exemple, en Antarctique, des chaînes de montagnes qui ne furent découvertes qu’en 1952. Et il en donnait l’altitude exacte. En revanche, le Groenland était relevé sous forme de trois îles. Des contrôles rigoureux par la Task Force 43 américaine, déléguée pour l’Année Géophysique Internationale, et par l’explorateur
Paul-Émile Victor, des
sondages sismographiques, réalisés avec les appareils les plus modernes de la science du XXe siècle, confirmeraient les données des cartes : plateaux, monts, pics étaient placés aux bons endroits et le Groenland était bien assis sur trois grandes îles distinctes.