Le myalisme

Punition esclave
Le myalisme est la religion pratiquée par les nègres marrons de la Jamaïque. En anglais, elle est appelée « convince cult » et « bongo » en africain. En raison de l'influence de l'Afrique et des pratiques catholiques, il permet de combler le fossé apparent entre l'Obeah, d'une part, et la Santería et le Vaudou d'autre part.


Comment sont arrivés ces cultes en Jamaïque ?


Les Africains déportés en esclavage dans les Amériques ont amené avec eux leurs croyances et tous leurs rites ancestraux. Dans beaucoup de pays, ces rites ont fini par disparaître en raison de la répression. C'est le cas en Argentine. Mais, là où les Noirs étaient particulièrement nombreux, ils ont réussi à se maintenir jusqu'à l'époque contemporaine. Ces religions africaines se dissimulent souvent derrière un masque chrétien, tout particulièrement dans les Caraïbes et en Amérique latine.

Les différents cultes


Les divinités et les cultes africains survivent sous différentes formes :
Au Brésil on trouve les candomblés
A Cuba on trouve la santería
Haïti est le pays du vaudou (également présent en Louisiane)
La Jamaïque est le fief du myalisme
L'Obeah se rencontre dans toutes les îles des Caraïbes qui étaient sous domination anglaises (Jamaïque, Barbade, Sainte-Lucie, Trinité et Tobago, l'île de la Dominique, Grenade, Antigua et Barbuda), mais également à la Martinique et la Guadeloupe, ainsi qu'au Guyana.

Leurs origines


Culturellement, toutes ces religions afro-américaines sont originaires de l'ancienne Côte-de-l'Or (Nègres Bosh de Guyane française et du Suriname, Jamaïque), du Bénin (Vaudou de Haïti, Casa das Minas du nord du Brésil), du Nigeria (Cuba, Trinité, nord-est et sud du Brésil), de l'Afrique bantoue (un peu partout, dans toutes les Amériques noires), ou du Calabar (Cuba).

Ces religions bien vivantes dans les Amériques se multiplient en sectes, se métamorphosent parfois pour mieux s'adapter aux mutations sociales qu'elles englobent dans leur fonctionnement. On peut même retrouver dans certains rites des pratiques empruntés aux religions protestantes anglo-saxonnes. En Jamaïque et dans l'île de la Trinité, une réinterprétation locale de la religion africaine ancestrale fait appel aux anges, aux prophètes ou aux transes sous la mouvance du Saint Esprit.

La danse du Myal


Culture de la marijuana en Jamaïque
La danse du Myal est l'une des pratiques les plus importantes de la communauté et relie ses adeptes au panthéon des dieux d'Afrique occidentale. Comme l'affirment Margarite Fernandez-Omos et Lizbeth Paravisini-Gerbert, « Le rituel de la danse du Myal, une danse hypnotique sous la direction du chef, produit une ouverture envoûtante pour l'entrée de l'esprit dans le corps de l'initié, en fournissant un pont entre les pratiques afro-créoles de possession par les esprits et le symbole du Saint-Esprit trouvé dans certaines variantes du Nouveau Christianisme Mondial ».

Les danses du Myal sont souvent destinées à délivrer les esprits emprisonnés par les duppies. De la marijuana et d'autres drogues hallucinatoires sont utilisées pour atteindre l'état de transe et l'amplifier. Le myalisme est souvent considéré comme une « bonne » magie, en opposition à la « mauvaise magie » de l'Obeah, parce que la Myal est associée à la pratique de la médecine rituelle, au culte extatique, et à l'exorcisme de personnes possédées par les esprits. Pour ces raisons, ce culte était plus susceptible d'être absorbé par les évangélistes chrétiens dans le XIXème siècle, et de ce fait, les Hommes Myal se sont cramponné au christianisme pendant la période « Revivalist » en Jamaïque parce que le christianisme les éloigne de l'Obeah et des Hommes Obeah, considérés comme des sorciers. Dans de nombreux cas, le Saint-Esprit a remplacé le panthéon des dieux d'Afrique occidentale.

 

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