Limites des approches ethnographiques et orientalistes

Superstition dans l'Islam
L'étude de la magie en terre islamique à l'époque colonialiste du début du XXe siècle tend à étudier le « folklore », les « superstitions », les « croyances populaires », termes récurrents et empreints du mépris de la pensée occidentale colonialiste de l'époque et qui évacuent l'aspect historique. L'histoire n'intervient que pour expliquer l'origine de telle ou telle pratique, mais les dynamismes qui furent à l'œuvre pour diffuser, populariser, modifier l'acte en question ne sont pas pris en compte.


Le mythe de l'origine sert l'idée selon laquelle le rite magique, rituel ancestral venu des « temps primitifs », est ensuite intemporel et échappe à l'histoire. Dans la pensée colonialiste, « Les natifs sont hors société, hors histoire, hors filiation, hors génération ».

Ces nombreuses études anthropologiques et ethnologiques nous renseignent tout de même sur les pratiques courantes. En faisant litière de la pensée coloniale, nous pouvons en tirer de précieuses informations concernant les pratiques ayant réellement eu cours à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle. Ces chercheurs envisageait donc les rites magiques dans une vaste synchronie ignorant les évolutions et la formation de ces pratiques au cours des siècles, et signifiant que les populations « indigènes » n'avaient plus connu la lumière de la science depuis le Moyen Âge pour mettre fin à une pensée entachée de croyances superstitieuses. C'est donc avec cette remise en perspective de l'époque coloniale et du développement de l'ethnographie et de l'anthropologie qu'il faut aborder ce genre d'ouvrage.


 

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