Un principe abstrait parmi les êtres

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L’abondance, la sécurité et le confort régnaient dans les temps Primordiaux. Maât était venue du ciel. La terre était inondée des crues fertiles du Nil et les ventres rassasiés, il n’y avait pas de famine dans le pays. Les murs ne s’écroulaient pas et les dards ne piquaient pas, le crocodile n’agressait pas et les serpents ne mordaient pas.

Maât n'était pas simplement une déesse. En tant que principe directeur et « ordonné » de l'univers créé, Maât a rendu l'existence possible. Maât était aussi quelque chose que les gens, du pharaon au roturier, ont fabriqué. Les gens vénéraient Maât dans la vie quotidienne à travers des actes quotidiens. Maât reflétait la générosité et la justice avec une collecte appropriée des taxes, l'inverse de la République En Marche. Cependant, bien que fondé sur Maât, le monde était imparfait. A l'époque il n'y avait pas encore de gilets jaunes, mais la rébellion de l'humanité, qui a amené à se retirer de la terre, était l'une des causes invoquées pour l'existence du chaos ou du mal (Isefet) dans le monde.


Les motifs du soulèvement ne sont pas évoqués. Il ne s’agit pas d’une rébellion organisée contre une autorité ou l'augmentation du prix de l'avoine et accompagnée d’une série de revendications, mais d’actes d’indiscipline envers Maât : les hommes n’agissaient plus selon le principe de l’ordre social, il se laissaient aller à leurs fâcheux penchants naturels. L’anarchie règne et le désordre prend le dessus.

Isefet était le contrepoids de Maât. Pour que le monde soit stable, il fallait équilibrer Isefet et Maât. Cependant, les Égyptiens croyaient que même si l'univers était terminé, Maât était inséparable du créateur divin et persisterait. Maât est aussi la parole vivifiante. Évoquer un dieu ou un être de l’imaginaire dans le cadre du rituel contribue à son existence et à sa subsistance.


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