La Vie Unique, en se manifestant dans la matière, engendre un troisième facteur : la conscience. Cette dernière est le résultat de l'union des deux pôles « esprit » et « matière » ; c'est l'âme de toute chose. Toutes les vies dont se compose la vie unique deviennent, dans leur sphère et leur état d'existence propre, comme enracinées dans la matière ; elles prennent les formes permettant à leur état de conscience particulier de se réaliser, ainsi qu'à leur vibration de se stabiliser. Sans cela ce serait le chaos, l'anarchie, le néant, l'univers tel qu'il était à l'origine. Pourtant rien n'a changé et rien ne s'est modifié. C'est ce qu'on appelle la monade : l'unité unique indivisible. C'est la conscience qui permet de produire une certaine homogénéité et d'ordonner les choses. L'homogène devient ainsi hétérogène tout en demeurant pourtant l'unité. Le un se manifeste dans la diversité et reste pourtant inchangé. L'unité centrale est connue, dans le temps et l'espace, comme composite et différenciée. Mais le temps et l'espace ne sont seulement que des états de conscience. On peut donc supposer qu'un jour ils ne seront plus. Et pourtant l'unité seule demeurera. L'ensemble des choses restera donc inchangée ; seulement leur perception sera différente.


Au sein de la pulsation vibratoire de la Vie Unique en une manifestation perceptible, toutes les vies mineures répètent le processus d'existence : dieux, anges, hommes et myriades de vies qui s'expriment sous les différentes formes des règnes de la nature et les actions du processus d'évolution. Toutes deviennent auto-déterminées, c'est à dire que c'est leur propre conscience qui leur permet de percevoir ce qu'elles sont.

Elle permet également de percevoir les autres formes de vie qui elles-mêmes s'auto-déterminent et ne se perçoivent pas comme les autres les perçoivent. Ainsi, un humain perçoit un chat en tant que chat. Mais un chat ne se perçoit pas tel qu'un humain le perçoit mais tel qu'un chat s'auto-perçoit. Et il perçoit un humain selon le point de vue d'un chat, ce qui n'a rien à voir avec ce qu'un humain perçoit d'un autre humain selon un point de vue humain.