Le concept de l'âme des Égyptiens

illustration Khnoum
Pour les Égyptiens, un individu était constitué de plusieurs éléments distincts : le Ib, le Shut, le Ren, le Ba et le Ka.

Ib était le cœur, le siège de la pensée.

Le Shut était l'ombre.

Le Ren était le nom d'une personne. La préservation du nom d'une personne était nécessaire à la survie de l'âme, et les vrais noms secrets des dieux, extrêmement puissants, étaient cachés.


Le Ba correspond étroitement à l'idée moderne d'une âme. Mais le ba est par essence un élément de mobilité qui permet le passage d’un monde à l’autre. C’est donc le ba qui vient à l’appel des officiants célébrant le culte funéraire. C’est lui aussi qui va franchir le seuil de l’imaginaire pour habiter le corps de rechange qu’est la statue. En mourant, l’homme va à son ka, mais il ne va pas à son ba puisque celui-ci est une faculté dynamique, et non un état statique. Après la mort, le corps reste dans la Douat (monde inférieur), tandis que le ba s’envole pour rejoindre le ciel.

Le Ka, souvent appelé le « double », était un concept complexe. C'était le caractère d'une personne et sa force de vie, et il recevait des offrandes dans l'au-delà. Le Ka est la force créatrice qui, nichée dans l’homme, construit et entretient son corps.

Pendant longtemps on a traduit ce terme par « double ». On a même voulu y voir une sorte d’ange gardien ou encore de corps spirituel évoluant dans la tombe. Le « ka » est une force vitale, comparable au chi' des chinois, mais comprise non pas comme une puissance globale et théorique, mais comme la vie de chacun, à l’échelle de l’individu différencié.

La notion de ka s’appuie sur une observation physiologique très simple. L’entretien de la vie de chaque être implique l’obligation de se nourrir. Il y a donc dans la nourriture un élément, une force, qui maintient la vie, qui permet la croissance, une puissance qui accompagne un être tout au long de son existence. Si on cesse de se nourrir, la vie s’arrête.

Le Ka, sorte de reflet de la vitalité et de la santé morale d’un individu, est fondamentalement personnel et, souvent, il se confond avec le nom « ren », ou même, à l’époque tardive, avec le Destin, marque de différenciation temporelle.

Lorsque l’homme meurt, son ka, sorte de capital de vie accumulé pendant son existence terrestre, franchit la limite du monde imaginaire. Au-delà de cette brutale dislocation de son être, l’individu subsistera par son ka. Le défunt, celui qui s’est uni à son ka ou plus exactement celui dont l’existence est devenue celle de son ka, garde la faculté d’entretenir sa force vitale grâce à la vie contenue dans les aliments de l’offrande funéraire présentée à son nom.

Khnoum


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