Existe-t-il encore aujourd’hui des fêtes remontant à ces époques anciennes ?

Feux de la Saint-Jean
La fête de la Saint-Jean a récupéré les coutumes primitives du solstice d'été, le 21 juin, tel que ces fêtes se déroulaient dans les temps les plus éloignés de notre histoire. On élevait alors des bûchers pour célébrer la victoire du soleil. Alimentés de bois frais, de plantes odoriférantes, ils dégageaient une fumée aromatique propre à éloigner les maléfices. Dans toute l'Europe, aujourd'hui encore, les amoureux sont invités à chevaucher le bûcher pour voir s'intensifier leurs sentiments. C'est le temps des « mariages d'une nuit » . Un dicton provençal conseille :


Déshabille-toi pour la Saint-Jean et habille-toi pour le lendemain.  

Mais les rythmes saisonniers changent selon les latitudes et ils ont effectivement pu jouer sur les traditions culturelles. Dans le nord de l'Europe, traditionnellement, il y a deux saisons, en Grèce ou en Égypte trois, et en France, comme le long du Danube et du Rhin, on en compte quatre. Un mythe grec tel celui de Perséphone traduit bien ce découpage. La fille de Zeus et Déméter passe un tiers de sa vie sous terre, près de son époux Hadès, dieu des Enfers – c'est l'hiver ; un tiers près de sa mère, la déesse de l'agriculture, du printemps à la moisson ; et un tiers auprès des autres divinités, entre moissons et nouvelles semailles. En Égypte, cette division tripartite correspondait à la période des inondations, des semailles et des récoltes. Quant aux Celtes, aux quatre dates des solstices et équinoxes, ils en avaient ajouté quatre autres, intermédiaires. Les wiccans les perpétuent toujours.

Consultez notre article sur : les fêtes des sorcières

Le 1° novembre – qui correspondait à leur nouvel an – avaient lieu de très importantes festivités qui permettaient de rétablir le contact entre les vivants et les morts. Notre fête actuelle de la Toussaint est bien d'ascendance celtique.

Le 1° février célébrait le réveil de l'ours qui s'était endormi en novembre. C'est le moment où l'animal est le plus dangereux car il est affamé. Certains villages des Pyrénées mettent toujours en scène cette sortie de l'hibernation à l'occasion du carnaval. Ces fêtes sont le théâtre de déguisements en ours et de simulations d'enlèvement de jeunes filles. On retrouve un peu la même célébration dans le Valais Suisse. C’est le cas notamment à Evolène où il se pratique chaque année un carnaval mettant en scène des jeunes gens habillés en peau de bête et portant une cloche de vache autour du cou. La célébration de l'ours marque le retour à la lumière et les fêtes s'accompagnent de feux de joie et de processions de flambeaux.

Le 1° mai, c'était la fête des arbres. L'arbre de mai incarne le retour de la végétation, la vie inépuisable. Dompté, coupé et décoré, il était conduit en cortège au centre du village pour transmettre sa vigueur à la communauté. C’est une tradition perpétuée dans le sud-ouest de la France ou encore en Suisse.

Au 1° août, l'épanouissement de tous les fruits donnait lieu à des réjouissances.

Vous voyez comment, au-delà du temps, on retrouve la pérennité de ces fêtes liées à la fécondité et à la prospérité de la nature. Le problème est de savoir quelle est la proportion de la spontanéité et du conformisme dans les coutumes et cérémonies que nous pratiquons, souvent inconsciemment, au fil de l'année.
 

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