La descente aux abîmes des démons

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Cette division entre les domaines spirituel et matériel devint de plus en plus grande au cours du siècle suivant. Un gouffre radicalement dualiste s’est largement ouvert. De nouveaux systèmes religieux venus d'Orient et certains Cultes des Mystères sont entrés dans la pensée de la Grèce et de la Rome antique, accompagnant la migration des peuples.

Au premier siècle, une ère de syncrétisme a commencé. Cela a eu un effet négatif sur le Daimon. Au fur et à mesure que le christianisme se répandait, tous les esprits païens étaient diabolisés et emmenés dans de nouvelles demeures ; désormais, les anges ont hérité de la fonction de médiateur du Daimon et on commencé à tourner allègrement autour de l'ancien royaume démoniaque. L'ange devenait le nouvel esprit intermédiaire, il devait donc devenir moins distant, plus accessible et il souriait gentiment alors que l'ancien démon sombrait dans de nouveaux creux et tombait, abasourdi et couvert de suie, dans un abîme souterrain. Cette époque était calamiteuse pour les esprits démoniaques du monde occidental.


John Milton a écrit en 1629 son célèbre poème « Le matin de la Nativité du Christ » qui parle de cette époque. Le poème décrit l'Incarnation du Christ et le renversement des pouvoirs terrestres et païens. Le poème relie également l'Incarnation à la crucifixion du Christ. Voici un extrait du verset qui a sonné le glas de la mort pour de nombreuses divinités antiques :

The Oracles are dumm,
No voice or hideous humm
Runs through the arched roof in words deceiving.
Apollo from his shrine
Can no more divine,
With hollow shreik the steep of Delphos leaving.
No nightly trance, or breathed spell,
Inspire's the pale-ey'd Priest from the prophetic cell
The lonely mountains o're,
And the resounding shore,
A voice of weeping heard, and loud lament;
From haunted spring, and dale
Edg'd with poplar pale.
The parting Genius is with sighing sent,
With flowered-inwoven tresses torn
The Nymphs in twilight shade of tangled thickets mourn.

Traduction libre :

Les oracles sont muets,
Nulle voix ni râle hideux
Ne ricochent sur la voûte du toit en paroles trompeuses.
Apollon, de son sanctuaire,
Ne peut plus prophétiser
Avec des cris sourds dévalant les flancs de Delphes.
Point de transe nocturne, ni de sort murmuré
N'inspire le prêtre aveugle du fond sa cellule prophétique.
De part les montagnes isolées,
Et les rivages, résonnent
Une voix de pleurs, et de profondes lamentations;
Du printemps hanté et de la vallée bordée de peupliers blancs
Le génie de séparation est envoyé avec un soupir,
Avec leurs couronnes de fleurs tressées déchirées
Les Nymphes pleurent dans la pénombre crépusculaire des fourrés enchevêtrés.
The Oracles are dumm,
No voice or hideous humm
Runs through the arched roof in words deceiving.
Apollo from his shrine
Can no more divine,
With hollow shreik the steep of Delphos leaving.
No nightly trance, or breathed spell,
Inspire's the pale-ey'd Priest from the prophetic cell
The lonely mountains o're,
And the resounding shore,
A voice of weeping heard, and loud lament;
From haunted spring, and dale
Edg'd with poplar pale.
The parting Genius is with sighing sent,
With flowered-inwoven tresses torn
The Nymphs in twilight shade of tangled thickets mourn.

Traduction libre :

Les oracles sont muets,
Nulle voix ni râle hideux
Ne ricochent sur la voûte du toit en paroles trompeuses.
Apollon, de son sanctuaire,
Ne peut plus prophétiser
Avec des cris sourds dévalant les flancs de Delphes.
Point de transe nocturne, ni de sort murmuré
N'inspire le prêtre aveugle du fond sa cellule prophétique.
De part les montagnes isolées,
Et les rivages, résonnent
Une voix de pleurs, et de profondes lamentations;
Du printemps hanté et de la vallée bordée de peupliers blancs
Le génie de séparation est envoyé avec un soupir,
Avec leurs couronnes de fleurs tressées déchirées
Les Nymphes pleurent dans la pénombre crépusculaire des fourrés enchevêtrés.


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