Eviter la confusion entre eaux thermales et culte à une déité

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Parlons d'abord des sources et fontaines dont la fréquentation à l'époque romaine est constatée par des inscriptions ou des ruines. Sans être parfaites, les études qui en ont été faites par l'abbé Greppo, Charles Robert, Boucher de Molandon et M. A. Ghabouillet, ne sont plus à refaire. Mais bien que Greppo, le plus complet de tous, soit arrivé, dans sa nomenclature des eaux thermales et minérales romanisées, au chiffre très respectable de quatre-vingt-cinq stations, ce n'est là qu'un tout petit coin du sujet. Au point de vue où nous nous plaçons, ces bains officiels qui relèvent plutôt de l'histoire de la médecine que de l'histoire des religions, nous intéressent médiocrement. L'eau thermale ou ferrugineuse y guérissait, non le dieu. Il s'y faisait des cures, non des miracles. L'étude de ces stations est l'affaire des médecins d'eaux. Les vieilles traditions celtiques s'y perdirent de bonne heure. Autour de ces bains se formèrent des centres de populations plus romaines que celtiques. Ces eaux étaient efficaces. Elles ont conservé depuis l'époque romaine une brillante clientèle devant laquelle auraient fui les modestes divinités celtiques si le christianisme ne les en avait pas chassées.


Les villes thermales celtes

Greppo cite vingt stations qu'il nous est possible d'identifier :
Ax (Ariège) ;
Aix-les-Bains (Savoie) ;
Baden (Suisse);
Aquae Bormonis, Bourbon-L'Archambault (Allier);
Aquae Borvonis, Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) ;
Aquae Calidae, Vichy (Allier);
Aquae Gonvenarum, Capvern (Hautes-Pyrénées) ;
Aquae Granni, Aix-la-Chapelle (Belgique);
Aquae Neriomagienses, Neris (Allier);
Aquae Nisinei, Bourbon-Lancy (Saône-el-Loire);
Aquae Onesiae, Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne);
Aquae Segete, Saint-Galmier, (Loire) ;
Aquae Segeste, Feirières (Loiret),
Aquae Sextiae, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ;
Aquae Siccae, Seysses-Tolosanes (Haute-Garonne);
Aquae Tarbollicae, Dax (Landes);
Calentes Aquae, Chaudes-Aygues (Cantal) ;
Fons Tungrorum, Spa (Belgique);
Luxovium, Luxeuil (Haute-Saône) ;
Vicus Aquensis, Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).

Les nymphes et les déesses des rivières

En dehors des sources thermales et minérales, de simples fontaines eurent également de véritables dévots à l'époque gallo-romaine. Les ex-voto recueillis autour des sources ou dans leurs eaux mêmes prouvent l'affluence des pèlerins. Le nom de quelques-unes des divinités auxquelles les vœux s'adressaient nous a été transmis par la reconnaissance de ceux qui avaient été exaucés. Nous connaissons ainsi les déesses ou nymphes Acionna, Aventia, Carpunda, Clulonda, Divona, Sirona, Ura. On invoquait aussi les divinités des fleuves : Icaunis (l'Yonne), Matrona (la Marne), Sequana (la Seine).

Ces divinités sont gallo-romaines, assimilées ou assimilables à des divinités du panthéon grec et latin. Elles appartiennent à la dernière couche mythologique gauloise, alors que déjà s'était introduit l'usage de donner aux dieux une forme humaine. Nous possédons des représentations de Sirona et les fragments d'une statue de la déesse Sequana.


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