Il aurait renié la magie

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Selon des sources érudite « dès 1525 et encore plus tard en 1533 (deux ans avant sa mort), Agrippa aurait clairement et sans équivoque rejeté la magie dans sa totalité, de ses sources dans l'antiquité imaginaire à la pratique contemporaine ». Certains aspects restent incertains, mais certains pensent que cette renonciation était sincère (pas par crainte de l’Inquisition ou autre).

Dans le troisième livre de la Philosophie occulte, Agrippa conclut avec ceci :


Concernant la magie, j'écrivais alors que j'étais très jeune trois grands livres, que j'ai appelés « Philosophie occulte », dans lesquels ce qui, par la curiosité de ma jeunesse, était erroné, je suis maintenant plus informé, j'aimerai me rétracter par cette renonciation; J'ai autrefois passé beaucoup de temps et dépensé beaucoup d’argent dans ces vanités. Enfin, j'ai grandi de manière à pouvoir dissuader les autres de cette destruction. Car quiconque ne fait pas dans la vérité, ni dans la puissance de Dieu, mais dans les tromperies des démons, selon l'opération des méchants esprits présume de se diviser et de prophétiser, et de pratiquer par des vanités magiques, des exorcismes, des incantations et d'autres œuvres démoniaques et tromperies, de l'idolâtrie, se vanter des illusions et des fantasmes qu’ils pouvaient faire cesser, se vanter qu'ils puissent faire des miracles, je dis tout cela que Jannes, Jambres et Simon Magus, sont destinés aux tourments du feu éternel. 

Un subterfuge pour contrer l'Inquisition

Mais pourquoi aurait-il écrit à la fin de son troisième grand livre un passage qui parle justement de ce livre qu'il aurait écrit par le passé alors qu’il est justement en train de le finaliser pour sa publication ? Ces livres n’ont d’ailleurs pas été écrits dans sa jeunesse mais complétés et finalisés seulement quelques années avant sa mort. Ça ne tient pas la route et Dramatic pense que Agrippa n’aurait jamais renié la magie.

La vérité est que Agrippa a pu livrer en 1532 la version complète et définitive de De occulta philosophia à l'éditeur de Cologne Johannes Soter. En novembre l’édition était déjà composée et prête à être mise sous presse. Peu avant Noël, cependant, l'inquisiteur dominicain Conrad Köllin dénonce le livre comme hérétique et blasphématoire, ce qui amène le Sénat de la ville à suspendre l'impression. L'appel passionné et controversé d'Agrippa au Sénat de Cologne n'a pas réussi à le sortir de l'impasse. C'est plutôt l'intervention énergique d’Hermann qui a permis à De occulta philosophia d'apparaître, même si elle était accompagnée d'une annexe comprenant les chapitres de De vanitate qui critiquaient la magie et où il disait qu’il reniait celle-ci. Ce n’était qu’un compromis permettant à l’édition de voir le jour mais en réalité il ne faut pas en tenir compte.




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